29 mars 2025
23 septembre 1961

Élection de Daniel Jonhson au poste de chef de l'Union nationale


Daniel Johnson, nouveau chef de lDaniel Johnson, nouveau chef de l'Union nationale, Le Mémorial du Québec, Tome VII, 1953-1965, Montréal, Société des Éditions du Mémorial, 1979, p.298.

Au terme d'un congrès de trois jours qui se déroule au Colisée de Québec, le député de Bagot, Daniel Johnson, est élu chef de l'Union nationale. Il succède à Antonio Talbot qui assurait l'intérim depuis janvier 1961.

Quatre candidats s'opposent lors de ce congrès : Daniel Johnson, Jean-Jacques Bertrand, Armand Nadeau, et Raymond Maher. Johnson et Bertrand, qui ont tous deux occupé des fonctions de ministre dans les cabinets de Maurice Duplessis, Paul Sauvé et Antonio Barrette, sont toutefois considérés comme les deux seuls candidats susceptibles d'aspirer à la victoire. Une chaude rivalité anime les deux hommes, Johnson étant perçu comme l'homme de la continuité alors que Bertrand se fait le champion du renouveau et de l'aile progressiste de l'Union nationale. Ce dernier galvanise ses troupes lors de son discours en lançant avec force «Dégagés de toute pression, de toute contrainte, délégués, votez en toute liberté...liberté...liberté!». C'est finalement Johnson qui a le dernier mot. Dès le premier tour de scrutin, il obtient 1 006 votes contre 912 pour Bertrand, 24 pour Armand Nadeau et 2 pour Raymond Maher. L'amertume de la défaite est bien sentie dans le clan Bertrand qui reproche à Johnson et son équipe d'avoir commis de nombreuses irrégularités. Le nouveau chef tente en partie d'apaiser ce climat dans son discours, déclarant : «J'ai le plaisir (...) de vous annoncer qu'avec franchise et loyauté, Jean-Jacques Bertrand m'a offert sa collaboration.» En plus de se choisir un chef, l'Union Nationale a également profité de ce congrès pour former des comités dont la mission consistera à conseiller le chef en ce qui a trait aux politiques à suivre, aux stratégies et aux finances du parti.


Source : Le Devoir, 22 septembre 1961, p.1 et 6, 23 septembre 1961, p.1-2, 25 septembre 1961, p.1, 6 et 8. L'Encyclopédie du Canada: édition 2000, Montréal, Stanké, 2000, p.1320-1321.