30 mars 2025
18 octobre 1912

Démission de Frederick D. Monk du cabinet du premier ministre Robert Borden


Le député conservateur Frederick MonkLe député conservateur Frederick Monk, Richard Clippingdale, Laurier : His Life and World, Toronto, McGraw-Hill Ryerson, 1979, p.152

Les tergiversations du député conservateur Frederick D. Monk sur la question de la marine canadienne font de lui une cible pour les nationalistes canadiens-français. Le 18 octobre 1912, il démissionne de son poste de ministre des Travaux publics.

Lors d'une assemblée tenue le 10 septembre 1912, Monk s'efforçait de justifier les actions de son gouvernement, notamment sur la question controversée de la marine canadienne et sur celle des écoles du Keewatin. Henri Bourassa écrira à ce sujet dans «Le Devoir» : «Ceux qui connaissent comme nous le désintéressement personnel de M.Monk, qui ont entendu les accents indignés avec lesquels il a dénoncé si souvent les politiciens qui se collent au pouvoir aux dépens de leurs prinicpes et de leurs engagements, ne doutent pas un instant qu'il fera accepter par ses collègues les principes et les idées qu'il a préconisés depuis son discours de Lachine, en novembre 1909, jusqu'au 21 septembre 1911- ou qu'il démissionnera...» À leur retour de Grande-Bretagne, le premier ministre Robert Borden et ses ministres envisagent de verser une contribution d'urgence de 35 millions de dollars à la défense de l'Empire britannique, et ce par emprunt à des banques londoniennes. Monk, qui occupe le poste de ministre des Travaux publics, demande la tenue d'un plebiscite. Mais la majorité n'en veut pas. Monk démissionne alors du cabinet, alléguant que la contribution canadienne à l'Empire sans consultation populaire est contraire à ses promesses et dépasse le cadre de la Constitution de 1867. Sa lettre de démission ne paraîtra qu'au mois de janvier suivant afin que son départ se fasse sans trop de vagues.


Source : Le Devoir, 18 octobre 1912, p.1 et 6 et 19 octobre 1912, p.8.