L'archevêque de Montréal, Mgr Paul Bruchési |
22 mai 1917
Inquiet de la tournure des événements en Europe et de la menace de conscription qui flotte sur le Canada, l'évêque de Montréal, Mgr Paul Bruchési, fait parvenir une lettre au premier ministre du Canada, Robert Borden, dans laquelle il lui fait part de ses appréhensions.
Bruchési écrit notamment à Borden: «Ne croyez-vous pas vraiment que, étant donné notre population, nous avons fait largement notre part? (...) Or maintenant, Monsieur le Ministre, une mesure de conscription est annoncée (...) L'agitation est grande dans le peuple (...) Dans la province de Québec, en particulier, on pourra s'attendre à des soulèvements déplorables. On annonce des assemblées de protestation. Les émeutes ne sont pas improbables.» Trois mois plus tard, après le passage de la Loi sur la conscription, Bruchési écrira de nouveau au premier ministre pour lui avouer qu'il considère celle-ci comme «une loi de malheur» qui «déchaînera dans notre pays une guerre désastreuse et dont nous ne prévoyons pas l'issue.»
En référence: Elizabeth H. Armstrong, Le Québec et la crise de la conscription, 1917-1918, Montréal, VLB, 1998, 293 pages. (citation dans) Don Gilmour, Achille Michaud, Pierre Turgeon, Le Canada: une histoire populaire de la Confédération à nos jours, Saint-Laurent, Fides, 2001, p.115.
En complément: Craig Brown (sous la direction de), Histoire générale du Canada, Montréal, Boréal, 1990, p.496-502. Susan Mann Trofimenkoff, Vision nationales : une histoire du Québec, Saint-Laurent, Trécarré, 1986, p.274-294.
Crédits pour la photo: Année: 1910. © nd Auteur: inconnu.