d'Allemagne (1929-) Homme politique, professeur
André d’Allemagne naît d’un père français et d’une mère québécoise à Montréal, le 14 octobre 1929. Poussé par son père, il commence ses études supérieures à l’Université McGill en sciences commerciales. Il finit par suivre sa passion et complète une maîtrise en linguistique à l’Université de Montréal en 1952. Sa thèse s’intitule : « Antagonismes linguistiques chez le bilingue ». Cependant, c’est son parcours professionnel qui le politise. En tant que traducteur à la Chambre des communes et publiciste à Montréal il note le désintérêt anglophone envers le Canada français ainsi que l’assimilation des Québécois. Cette expérience nourrit son engagement politique qu’il débute au sein de l’Alliance laurentienne, un parti souverainiste et de droite cléricale. Si d’Allemagne soutient la cause souverainiste, il s’oppose ouvertement au reste du programme du parti. Ainsi, le 10 septembre 1960, il se trouve parmi les membres fondateurs du Rassemblement pour l’indépendance nationale (RIN). Ce mouvement, qui devient un parti politique, a pour mission première l’indépendance du Québec. Il reste toutefois un intellectuel et participe peu à la politique partisane ; sinon comme candidat dans Outremont pour le RIN en 1966. En 1968, il appuie la dissolution du RIN en faveur du Mouvement souveraineté-association de René Lévesque. André d’Allemagne se retire ensuite de la vie publique et enseigne la science politique au Collège Maisonneuve. Il continue de militer en donnant des discours, des conférences ou en écrivant des articles. Il est marqué par les échecs référendaires de 1980 et 1995 et présente sa vision sur ceux-ci dans son dernier ouvrage, Le presque pays, qu’il publie en 1998. Il décède le 1er février 2001 d’un cancer vieux de 3 ans.
Lysiane Gagnon, « Le précurseur », La Presse, 3 février 2021.