Gros-Louis (Oné Onti) (1931-) Homme politique, homme d'affaires
Surnommé Oné Onti, ou le pagayeur, Max Gros-Louis fut chef de la Nation huronne-wendat pendant un total de 33 ans. Il fait avancer les revendications autochtones au Québec, au Canada et à travers le monde. Il naît à Wendake, dans l’agglomération de Québec. Bien qu’ayant un grand intérêt pour le droit autochtone, il n’a cependant pas accès aux études supérieures et développe ses connaissances par lui-même. Dans les années 1950, il est propriétaire d’une boutique d’artisanat wendat. Il est élu chef des Hurons-Wendat de Wendake pour la première fois en 1964 et occupe le poste par intermittence jusqu’en 2008. Durant ses années comme chef, il revendique une autonomie financière accrue sur tous les paliers. Gros-Louis instaure un centre administratif à Wendake qui s’occupe de la gestion des services de santé et d’éducation afin de remplacer les « agents de bande », employés du gouvernement fédéral. Il met aussi sur pied un programme d’aide financière aux études ainsi qu’un poste de directeur général ayant pour but d’institutionnaliser une administration publique huronne-wendate distincte du politique. Il fonde aussi l’Hôtel-Musée des Premières Nations de Wendake pour nourrir l’industrie du tourisme autochtone. Gros-Louis fait le tour des Premières Nations du Québec pour fonder en 1969 l’ancêtre de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL). Il occupe aussi le rôle de directeur au sein de l’Assemblée des Premières Nations de l’Amérique du Nord et de l’Assemblée mondiale des Premières Nations, son implication s’étendant au-delà des frontières canadiennes. Il sera décoré de l’Ordre du Canada, l’Ordre national du Québec, et l’Ordre national du Mérite de France.
«...Votre vie a été consacrée à la défense de votre nation et à la promotion de votre culture. Vous avez été un rassembleur des Premières Nations, avait déclaré l’ancien premier ministre Jean Charest en le nommant officier de l’Ordre national du Québec en 2011. Votre héritage est celui de la main tendue, nation à nation. » « Sa contribution et son apport au rayonnement des Premières Nations ainsi que son sens du devoir, de la communauté et de la fraternité ont fait de lui un leader impressionnant dont tout le monde se souviendra, a affirmé de son côté Ghislain Picard, chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador. Bien que son départ laisse un grand vide, son imposant héritage politique, culturel et communautaire demeurera inscrit à jamais dans l’histoire. »
Citation tirée de : La Presse Canadienne, « Les Premières Nations pleurent la mort de Max Gros-Louis », Le Devoir, 19 novembre 2020.