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Manifeste communiste pour une vie meilleure

À l'été 1935, une marche sur Ottawa est organisée par les groupes de gauche afin que les chômeurs puissent démontrer leurs mécontentements face au «New Deal canadien» du gouvernement Bennet. Toutefois les militants, et ce tant dans l'Ouest qu'au Québec, se voient empêcher de manifester par les forces de l'ordre. C'est dans ce contexte politique revendicateur que les communistes (PCC en tête) composent le manifeste communiste pour une vie meilleure. Ce dernier s'insurge contre les politiques conservatrices et libérales et propose une série de mesures afin d'aider les travailleurs canadiens.

 

LE PROGRAMME COMMUNISTE: PROGRAMME DE LUTTE!

La question décisive dans les élections fédérales est celle de la lutte contre la pauvreté grandissante et la répression politique, et contre la guerre impérialiste qui approche à grands pas.

Les Partis libéraux et conservateurs tenteront d'écarter ces perspectives, pour nous aveugler avec leurs anciens arguments de tarifs, ils essayeront de nous attirer avec les promesses faites dans toutes les élections et oubliées sitôt ces dernières passées.

Car et les Libéraux et les Conservateurs sont les représentants de la classe des richards qui gouverne le Canada. Et les Libéraux et les Conservateurs ont exercé le pouvoir pendant la crise. Les deux ensemble, à tour de rôle, nous ont précipités dans la plus sombre des misères tandis que dans les coulisses les riches ont accumulé profits sur profits - profits tirés en réduisant les salaires, en augmentant les heures de travail, profits tirés des préparatifs qu'ils font en heures de travail, profits tirés des préparatifs qu'ils font en vue d'une nouvelle guerre mondiale.

Nous ne pouvons placer notre confiance en eux. Nous ne devons pas être de nouveau trompés par eux. Nous ne pouvons avoir confiance qu'en nous mêmes, qu'en notre propre force, les forces unies de tous ceux qui travaillent et qui peinent, liés en un faisceau pour une lutte commune contre l'appauvrissement, la guerre et le fascisme.

Les élections qui s'en viennent nous donnent l'occasion de réaliser cette lutte commune. Si au cours des élections nous présentons énergiquement les revendications vivantes des masses, si nous intensifions la lutte pour des augmentations de secours pour les chômeurs, si nous menons également la lutte pour les demandes des ouvriers surmenés et mal payés pour une meilleure vie, si nous attaquons sur toute la ligne la répression policière et les mesures fascistes, donc, nous sortirons des élections plus en sécurité et plus forts qu'avant.

Et aussi, au cours des élections nous pourrons élire un certain nombre de candidats communistes qui seront à tous temps les défenseurs inébranlables de leur classe, organisant au Parlement et en dehors du Parlement la lutte pour la paix et la liberté la plus complète.

Ces considérations concernent tout particulièrement la province de Québec, où les salaires sont pires que n'importe où ailleurs, où les conditions de travail sont outrageantes, où la tyrannie policière est la plus terrible de tout le Canada.

Travailleurs du Québec, ouvriers et chômeurs, peuple aux idées progressives de notre province!

Trop longtemps vos divisions ont-elles travaillé à votre propre destruction! Trop longtemps votre loyauté aux deux vieux Partis a-t-elle été payée par la trahison de vos intérêts, cette loyauté vous a conduits à la famine, à la perte de vos libertés et vers une nouvelle guerre. Pour sauver le meilleur de l'héritage que vous ont légué vos ancêtres, pour regagner ce qu'ils ont établi et ce que d'autres vous ont volé, pour marcher en avant vers l'épanouissement d'une nouvelle vie, - tournez-vous vers le Parti Communiste et supportez son programme dans les élections qui s'en viennent.

 

LE PROGRAMME DES BESOINS ÉCONOMIQUES DES TRAVAILLEURS ET DES FERMIERS

Le Parti communiste fait appel aux classes laborieuses, aux employés de bureaux, aux intellectuels, aux hommes de profession, et enfin à toute la classe moyenne appauvrie afin de s'unir dans la lutte pour obtenir la garantie de leurs besoins les plus pressants.

Ces demandes représentant les intérêts politiques et économiques des masses du peuple canadien constituent la plateforme électorale du Parti communiste:

  1. Loi immédiate d'assurance sociale et contre le chômage aux dépens des riches, tel qu'incorporé dans le Bill des Ouvriers - en attendant, des secours pour les chômeurs doivent être payés selon les tarifs prévus par cet acte.

  2. Prévenir les attaques ultérieures pour l'augmentation du coût de l'existence pour la masse, de l'élévation des prix résultant des monopoles ou par le moyen de l'inflation, réduction de salaires, des "Sweat Shops" et du travail forcé en s'efforçant d'obtenir de plus hauts salaires, des heures de travail plus courtes tout en améliorant les conditions de travail. Empêcher aussi toutes les évictions et les ventes forcés des maisons ou mobiliers des travailleurs pour dettes ou retards dans le paiement des taxes.

  3. Rappeler l'acte du marché pour nos produits naturels et l'acte pour les arrangements entre créanciers et fermiers. Établir un fond d'urgence pour les fermiers nécessiteux ou ruinés. De plus longs termes pour les crédits de ces derniers avec abaissement des intérêts. Suppression des hypothèques et des dettes pour les plus pauvres. Suppression de la vente forcée des fermes, la saisie des récoltes et de la collection forcée des taxes et des loyers. La mise en exécution immédiate du Bill d'Urgence, pour les Fermiers. Empêcher le plan d'amalgamation des chemins de fer, proposé dans l'intérêt du grand capital.

  4. Rappel de l'Article 98. Contre 1'utilisation de la police et de la milice contre les luttes menées par les fermiers et les ouvriers. Empêcher la déportation et l'oppression des ouvriers étrangers. Rappel de toutes les mesures enfreignant les droits des Unions ouvrières. Interdiction des unions de compagnies. Maintien du droit de l'ouvrier d'adhérer à l'union de son choix, de faire la grève, de piqueter et de manifester sans restriction aucune. Mise en liberté immédiate de tous les travailleurs emprisonnés pour leurs activités de classe.

  5. Empêcher par l'unité d'action des masses toute tentative de nous précipiter dans une nouvelle guerre impérialiste - contre l'expédition en Allemagne et au Japon des matériaux de guerre - opposition aux préparatifs de guerre et aux provocations de l'impérialisme Canadien contre l'union Soviétique. Rétablissement des relations commerciales et diplomatiques entre le Canada et l'U.R.S.S., appui pour la politique de paix de l'U.R.S.S., organisation de la défense de l'U.R.S.S. et de la Chine Soviétique contre toute intervention impérialiste.

  6. Le payement immédiat des pensions de tous les anciens combattants - Restauration des pensions supprimées, services médicaux et dentaires gratuits pour tous les vétérans.

  7. Abolition de la taxe de vente et abolition de toute taxe sur les nécessités de la vie ainsi que sur les personnes ou les propriétaires ayant un revenu de moins de $3000 par an; une taxe progressive et sévèrement graduée sur les riches.

  8. Annulation du programme de construction de guerre et de travail forcé inauguré par le gouvernement Bennett. Institution d'un programme de construction d'un milliard de dollars pour faire disparaître les taudis, constructions de maisons pour ouvriers, d'écoles, d'hôpitaux, etc., aux taux des Unions ouvrières et d'autres travaux dans l'intérêt des ouvriers et des cultivateurs.

Ce n'est que par une lutte énergique pour ces demandes énoncées par le Parti communiste que les travailleurs pourront défendre leurs intérêts économiques et politiques contre les attaques des capitalistes et de leurs gouvernements. Des militants communistes au parlement augmenteraient de beaucoup la pression populaire pour l'obtention de ces demandes: c'est le moyen pour les travailleurs d'utiliser dans leur propre intérêt leur vote aux élections fédérales.

 

L'ACCROISSEMENT DE LA PAUVRETÉ DES MASSES

Le gouvernement fédéral conservateur à la tête duquel se trouve le banquier millionnaire Bennett, celui du Talon de Fer, a été à l'avant-garde de l'offensive lancée par les capitalistes dans le domaine des profits en faisant supporter aux classes laborieuses tout le fardeau de la crise. Pendant que les capitalistes s'engraissaient à la façon des porcs aux dépens du trésor public et de profits énormes tirés de la misère d'autrui, le niveau d'existence des travailleurs est descendu de plus en plus bas. Plus d'un million de travailleurs en forme pour produire les nécessités souffrent de l'oisiveté forcée; les municipalités leur imposent la corvée et le gouvernement fédéral l'internement dans les camps de concentration militarisés. Les salaires ont baissé de 50% durant la crise - avec comme résultat que le chiffre des salaires payés a diminué dans une proportion qui se figure aux milliards de piastres. Le gouvernement, les banques et les Trusts ont réduit à la pauvreté la masse des cultivateurs, le fardeau des taxes s'est appesanti toujours davantage sur les épaules du pauvre augmentant la somme de souffrances des femmes et des enfants. Notre jeune génération s'élève dans un système scolaire qui risque de s'écrouler, sans perspective de se trouver du travail, elle vit sans sécurité d'aucune sorte.

Tandis que nous constatons dans l'Union Soviétique, le pays du Socialisme agissant, que les masses vivant sous ce régime (la vie socialiste) ne connaissent pas les difficultés des crises et sont entrées dans la voie d'un progrès illimité et d'une prospérité sans précédent sous la conduite du Parti communiste ici au Canada au contraire la position des masses devient de jour en jour de plus en plus insupportable.

 

NOUVELLES ATTAQUES DÉGUISÉES DES CAPITALISTES.

Après six années de crise, les capitalistes et leurs gouvernements fédéral et provincial préparent de nouvelles attaques sur le standard de vie des masses du peuple canadien. Les profits augmentent toujours tandis que les conditions des travailleurs s'avilissent.

Bennett et les conservateurs élus en 1930 avec la promesse d'en finir avec le chômage, nous promettent encore d'améliorer la situation avec un autre plan de sa composition, inspiré par celui, si bien raté, du Président Roosevelt. Les mesures de ce "New Deal" sont en réalité de nouvelles attaques sur les masses. Au nom de l'assurance-chômage, Bennett exclut tous les sans travail de ses bénéfices. Il place même une taxe de $20 millions sur le dos des salaires ouvriers et établit une échelle dérisoire en ce qui concerne la prime à payer à ses bénéficiaires en visant à réduire les allocations de chômage à un taux de famine.

Aidé par la démagogie de Stevens avec la Commission royale Bennett veut fixer les salaires à un minimum en dessous de la moyenne, avec la loi des salaires minimum et de "codes" de travail établi par l'état. À une époque où le pouvoir d'achat des masses se contracte de plus en plus, en raison de la hausse des prix causés par les monopoles et l'inflation, on enfreint le droit des ouvriers de s'organiser et de faire grève. Sous le couvert de cette démagogie de Stevens, les gros capitalistes du pays entendent se servir de l'état pour fixer les prix en partant "contrôler" l'industrie accélérant sa Trustification.

L'inflation est une attaque directe contre les salaires, contre la petite économie. C'est une attaque qui sert à augmenter encore la différence entre les prix affectant l'industrie et ceux se rapportant aux produits agricoles. Elle a été préparée en vue d'un programme de construction pour les édifices militaires, des postes de police et autres travaux dans l'intérêt capitaliste. Une saignée scientifique des fermiers, un régime de famine par la diminution des emblavures et le contrôle des prix - dans le seul but d'arracher un nouveau profit à la population agricole en lui payant un prix ridicule pour ses produits - lesquels sont revendus aux ouvriers au prix exhorbitant des monopoles...

Cette façon de procéder a été introduite par l'Acte de fixation des prix pour les produits naturels comme étant un " New Deal" pour les fermiers.

Les plans de Bennett comme ceux de Roosevelt aux États-Unis font bénéficier les riches de nouveaux avantages en faisant payer lourdement les frais au peuple. Toute cette démagogie trompeuse, de Bennett, Stevens et leurs acolytes est une tentative pour couvrir leurs turpitudes durant les cinq ans qu'ils ont exercé le pouvoir faisant une attaque contre la Bourse de l'ouvrier et du petit propriétaire, s'inspirant en cela de Roosevelt et Hitler.

 

SUPPRESSION DES LIBERTÉS DÉMOCRATIQUES, RÈGNE DE TERREUR, TENDANCES FASCISTES.

La lutte des ouvriers et fermiers contre le paupérisme se traduit par des grèves continuelles, des manifestations et la résistance des cultivateurs. À cette résistance à l'exploitation, on répond par l'utilisation croissante de force et de violence par le gouvernement des Puissances de l'Argent, la suppression des libertés du peuple. C'est parce que le Parti communiste dirige le combat contre le programme de famine des capitalistes, que Tim Buck et sept de ses camarades furent condamnés à cinq ans de prison, sous l'infâme article 98.

Grèves, piquets, assemblées sont brutalement dispersés. Le capitalisme canadien développe l'idéologie et l'action fasciste, en attaquant les étrangers, en organisant la terreur fasciste, des gangs contre les grévistes et les ouvriers militants et en répandant le plus vicieux antisémitisme. Les ouvriers sont assassinés lorsqu'ils luttent pour leur pain (Estevan), à la suite de la grève de la Noranda, 16 mineurs subissent des peines de deux ans, avec extradition quand finira leur détention, cinq de leurs camarades furent mis aux chaînes et emprisonnés, conduits à Amos pour avoir protesté contre leur condamnation, à Régina la police intervint avec la brutalité la plus atroce pour disperser une assemblée organisée par les grévistes des camps de concentrations, on recours de plus en plus à la violence, on impose presque un recours de plus en plus, à la violence, on impose presque un état de siège pour empêcher la Marche à Ottawa... Le gouvernement Bennett a pris des pouvoirs dictatoriaux, l'Acte de l'Amérique Britannique du Nord doit être amendé en vue de renforcer davantage ces pouvoirs de répression. Dans tout ceci nous voyons se développer le fascisme - le poing de fer impitoyable du grand capital, que cache de moins en moins le masque "démocratiques ".

 

L'IMMINENCE DU DANGER DE GUERRE

Les classes dirigeantes: les Holt, Gordon, Bennett - incapables de trouver une solution à la crise en se servant des moyens ordinaires - se préparent à précipiter les masses canadiennes dans une guerre mondiale, une guerre qui servira à des fins impérialistes comme moyen de conserver leur domination. Aussi sûrement qu'en 1914, le monde entier se trouve à la veille d'une grande guerre. Dans la dernière guerre, les capitalistes ont acquis des fortunes fabuleuses en envoyant 60,000 des nôtres à la mort. Le riche continue aujourd'hui à bénéficier de centaines de millions prélevés au moyen des dettes de guerre tandis que la masse est réduite à la famine. Ils travaillent maintenant à s'enrichir plus encore en organisant une nouvelle tuerie.

C'est pour cette raison que le gouvernement Bennett renouvelle sans cesse ses provocations contre la République Soviétique, marchant ainsi sur les traces de King son prédécesseur. C'est aussi la raison pour laquelle le gouvernement Bennett est si sympathique au gouvernement impérialiste du Japon, bourreau du peuple chinois. C'est également la raison pour laquelle, il dépense des millions pour ré-équiper sa milice, construire des bases aériennes, des barraques et des arsenaux tout en militarisant la jeunesse. C'est aussi pourquoi les industries de la guerre sont si florissantes. C'est encore pour cela qu'une grande campagne nationaliste est menée. Les capitalistes se préparent à précipiter les masses dans une nouvelle et terrible guerre dont l'enjeu sera la République ouvrière des Soviets.

 

LE PARTI LIBÉRAL EST UN PARTI DE FAMINE, FASCISME ET GUERRE

Le parti libéral comme le parti conservateur n'est que l'instrument du gros capital, son programme est celui de la classe capitaliste, la faim, le fascisme et la guerre.

Avec l'approche des élections, il essaye de s'introduire comme l'adversaire du gros capital et du gouvernement actuel, ce parti promettra tout avant les élections, mais celles-ci passées, il continuera à oppresser les masses au profit des capitalistes en refusant toute mesure pouvant servir à améliorer le sort des masses laborieuses. La démagogie électorale du Parti libéral, dans le rôle qu'il joue comme parti d'opposition, est désignée pour servir les intérêts de la machinerie politique capitaliste en contrôlant les forces de l'opposition au gouvernement Bennett pour les retenir sous la domination des partis du gros capital.

Le parti libéral, alors qu'il détenait le pouvoir de 1921 à 1930, mit en force exactement le même programme que celui du gouvernement Bennett durant cinq ans. Secours de famine pour les chômeurs et refus du gouvernement fédéral de pourvoir au soulagement de milliers d'ouvriers et fermiers. Terreur policière brutale, suppression des luttes ouvrières, envoi des troupes pour terroriser les mineurs de la Nouvelle-Écosse, en tuant de sang froid l'un d'entre eux. Haut tarif pour la protection des grosses corporations fournissant la preuve que ses promesses d'un abaissement du tarif étaient vaines. Dans le but de divertir l'attention des masses de leurs véritables revendications, il lance comme un ballon d'essai l'"ajustement", qui à son dire apportera un nouveau bien-être pour les masses.

Les chefs de l'organisation principale de la C.C.F., les Fermiers de l'Alberta, détien[sic] par les travailleurs de leur parti. Ces chefs refusent de participer à l'unité d'action pour les nécessités présentes, en restant exclusivement sur le terrain du parlementarisme et de cette légalité, violée de plus en plus par les classes dirigeantes. Parce qu'ils rejettent le principe de la pression de masse, ils font ainsi le jeu de la classe possédante en divisant les forces des exploités lorsque la Bourgeoisie lance son offensive contre les droits économiques et politiques et contre la presse ouvrière, et la liberté de parole.

Les chefs de l'organisation principale de la C.C.F., les Fermiers de l'Alberta, détiennent le gouvernement de cette province et suivent la même politique que tout autre gouvernement: Salaires de famine, corvées, terreur policière (emprisonnement des chefs de file travaillistes) abrogation du droit de s'organiser et de grève.

Beaucoup d'entre les officiels de la Fédération Américaine du travail et du congrès Pan-Canadien du Travail, qui donnèrent leur appui à la C.C.F., assistent activement eux-mêmes le patronat dans son imposition de réductions de salaires et, lorsqu'ils sont élus, ils imitent James Simpson de Toronto, le Maire Ferland de Verdun et l'échevin Shubert de Montréal.

Les C.C.F. dans le parlement fédéral, s'opposent aux luttes extra-parlementaires des travailleurs. Ils ont voté pour les mesures du gouvernement Bennett: Des pouvoirs arbitraires pour ce gouvernement, " Fixation des prix du marché pour les produits naturels", " salaires minimum"  " assurance contributive contre le chômage" etc., au lieu de faire une lutte énergique pour améliorer les secours en même temps qu'améliorer les salaires, les chefs de la C.C.F. ont répandu la propagande du "Crédit Social" dans le parlement - programme d'inflation, ayant comme conséquence la hausse des prix, et le vol des masses.

Après avoir fait pendant des années tout ce qui était en leur pouvoir pour empêcher le développement d'une véritable lutte en faveur des assurances sociales, et contre le chômage, les chefs de la C.C.F. se sont enfin déclarés pour une assurance non contributive, assurance qui serait financée par le "Crédit Social" - une inflation qui aurait comme répercussion une terrible diminution du niveau dans le bien-être du peuple canadien.

Les chefs de la C.C.F. ont répandu le mensonge que les monopoles d'état, (comme le C.N.R., l'hydro-électrique, etc.) - au moyen desquels les capitalistes en difficultés garantissent leurs profits au dépens du trésor public - sont du "socialisme".

De même, ils soutiennent les mesures économiques fascistes du gouvernement, tel que la réglementation des salaires et des prix, dans l'intérêt des capitalistes, - prétextant que ces choses sont des étapes "vers le socialisme ". Les chefs de la C.C.F. ont renoncé à la lutte contre le fascisme et la guerre, pendant que Woodsworth a signé une entente avec Bennett et King énonçant cette politique de collaboration de classe en cas de conflit adoptant exactement la même tactique avec laquelle les social-réformistes trahirent en 1914 la classe ouvrière.

Cette politique des dirigeants C.C.F., celle de collaborer étroitement avec le Capital, refusant toute entente avec les militants, n'améliore d'aucune façon le sort des classes laborieuses. Il en résulte la division et la démoralisation des exploités - rendant possible la victoire du fascisme - ce qui signifierait la participation du Canada dans une nouvelle boucherie impérialiste. Si les chefs C.C.F. continuent à utiliser leur position au parlement pour s'opposer, pendant la durée du prochain Parlement, au front uni de lutte ouvrière, - et ceci à un moment où les masses se trouvent devant la menace horrible de la guerre et du fascisme - le résultat en sera, non pas le Socialisme, mais la catastrophe.

L'unité est possible. Dans la Colombie britannique, la Saskatchewan, l'Ontario, partout où - mettant de côté les différences et les préjugés en s'accordant sur un plan d'action commune, l'unité fut réalisée d'importantes conquêtes pour le bénéfice des masses en ont résulté.

Parmi les Canadiens français, le sentiment en faveur du Front Uni est très considérable; un beau commencement a été fait avec la formation du Front Uni dans la division St-Jacques, autour de la candidature de Jean Péron.

Dans la lutte pour les assurances ouvrières, dans l'organisation du mouvement contre la guerre et le fascisme ainsi que dans la lutte pour l'abolition des camps de concentration, les premiers pas ont été faits vers un véritable Front Unique au Canada.

Pour cette raison les communistes font appel d'urgence aux C.C.F. pour coopérer dans une lutte commune, avant, durant, et après les élections, à la fois en dehors et en dedans du parlement, contre les terribles souffrances que le capitalisme entraîne avec son régime à l'agonie. Les communistes font aussi appel à toutes les sections de corps de métiers, des unions afin que leur mouvement s'unifie. L'Unité doit être achevée avant qu'il soit trop tard - avant que nous ne soyons précipités dans l'enfer de fascisme et de la guerre...

 

Sources : Le programme électoral communiste : un programme pour une vie meilleure, Montréal, Comité électoral communiste de Montréal, 1935, pp. 4-20 tiré dans Daniel Latouche et Diane Poliquin-Bourassa, Le manuel de la parole, manifestes québécois, Tome 2 1900 à 1959, Montréal, Éditions du Boréal Express, 1978, pp. 153-159.

Numérisé par Igor Tchoukarine, Université de Sherbrooke

 


Auteur:Mouvements communistes du Canada
Responsable(s):Stéphane Fontaine

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