Dévoilement de l'énoncé du mandat de la Commission royale d'enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme

Davidson Dunton et André Laurendeau, coprésidents de la Commission royale sur le bilinguisme et le biculturalisme au Canada |
Le gouvernement libéral de Lester B. Pearson instaure une Commission royale pour étudier l'état du bilinguisme et du biculturalisme au Canada. Elle s'attarde plus particulièrement sur trois aspects de cette question : le bilinguisme dans l'administration fédérale, le rôle des organismes publics et privés dans l'amélioration des relations culturelles, et l'accessibilité de services bilingues pour tous les Canadiens.
Présidée par le rédacteur en chef du journal «Le Devoir», André Laurendeau , et Davidson Dunton, cette commission est mise sur pied pendant une période bouillonnante, marquée par les revendications du gouvernement libéral de Jean Lesage et la montée du mouvement nationaliste québécois. Son mandat consiste à «faire enquête et rapport sur l'état présent du bilinguisme et du biculturalisme, et de recommander les mesures à prendre pour que la Confédération canadienne se développe d'après le principe de l'égalité entre les deux peuples qui l'ont fondée, compte tenu de l'apport des autres groupes ethniques à l'enrichissement culturel du Canada, ainsi que les mesures à prendre pour sauvegarder cet apport.» Les commissaires publieront un rapport préliminaire en 1965 et un rapport final en six volumes, entre 1968 et 1970. Lors du dépôt du rapport préliminaire, les membres de la commission reconnaîtront : «que le Canada traverse actuellement, sans toujours en être conscient, la crise majeure de son histoire. Cette crise a sa source dans le Québec..» Les recommandations de la commission influenceront plusieurs décisions politiques, dont l'adoption de la Loi sur les langues officielles du gouvernement de Pierre Elliott Trudeau . À la suite du décès d'André Laurendeau , en 1968, c'est Jean-Louis Gagnon qui lui succédera à la coprésidence de la commission.