Occupation du cégep Lionel-Groulx de Sainte-Thérèse
Enivron 200 étudiants occupent le cégep Lionel-Groulx, à Sainte-Thérèse. Cette initiative, qui survient au coeur d'une année marquée par de nombreuses contestations étudiantes dans le monde (Paris, Mexico, etc.), donnera le ton à un des épisodes les plus mouvementés de l'histoire de l'éducation au Québec.
La décision de procéder à cette occupation a été prise à la suite d'un vote qui a impliqué 824 étudiants du cégep Lionel-Groulx (509 contre 313). Ceux-ci veulent par ce geste sensibiliser leurs confrères et la population à la situation des étudiants de niveau collégial. Le petit nombre d'universités francophones -dont une seule à Montréal- , le régime des prêts et bourses et les relations tendues à Lionel-Groulx sont les principaux thèmes chers aux protestataires qui invitent les étudiants d'autres cégeps (Édouard-Montpetit, Vieux-Montréal, Joliette) à quitter leurs cours et à organiser des journées d'étude. D'autres associations étudiantes optent pour l'occupation, ce qui mène à une détérioration rapide de la situation. L'Union générale des étudiants du Québec (UGEQ), qui compte 65 000 membres, affiche son support pour le mouvement qui fait boule de neige. Des percées sont même réalisées sur le plan universitaire, ce qui amène le ministre de l'Éducation, Jean-Guy Cardinal, à réitérer la promesse de son gouvernement de fonder une deuxième université francophone à Montréal. Le climat reste tendu pendant plusieurs jours et une grande marche, qui a lieu le 21 octobre, permet aux étudiants d'exprimer pacifiquement leurs principales revendications. Plus de 7 000 personnes y participent à Montréal alors qu'une autre manifestation, moins réussie, attire 200 étudiants à Québec. Cet événement ne permet pas d'endiguer l'essouflement de la contestation qui se précise. Le 22 octobre, presque tout le monde a repris le chemin des classes.