Élection de Pierre Elliott Trudeau au poste de chef du Parti libéral du Canada

La trudeaumanie: portrait de Pierre Elliot Trudeau à l'occasion d'un bain de foule, alors que sa popularité est au plus haut |
Le ministre fédéral de la Justice, Pierre Elliott Trudeau, remporte la course au leadership du Parti libéral du Canada qui se déroule à Ottawa. Cette victoire lui permet de succéder à Lester B. Pearson qui est à la tête des Libéraux depuis 1958.
Ce congrès donne lieu à une lutte entre neuf candidats. Les principales têtes d'affiche sont Trudeau, le ministre du Commerce, Robert Winters, le ministre des Transports, Paul Hellyer, et le jeune ministre de la Consommation et des Affaires commerciales, John Turner. Au terme du premier tour, Trudeau détient une avance de près de 500 votes sur son plus proche rival, Robert Winters. Le départ forcé et le retrait de certains candidats est à l'origine d'un jeu de négociations et d'alliances qui marque le deuxième et le troisième tour. Trudeau, Winters et Turner se retrouvent finalement seuls pour le quatrième et dernier tour. Celui-ci se solde à l'avantage de Trudeau qui obtient 1 203 votes, contre 954 et 195 respectivement pour Winters et Turner. Lors d'une conférence de presse, le 7 juin, le nouveau chef, et futur premier ministre, aborde différents thèmes comme l'aliénation des régions, les relations internationales et celles entre le gouvernement central et les provinces. Défenseur d'une «société libre, juste et unie», Trudeau confie aux journalistes : «Je suis avant tout préoccupé par le souci d'apporter des solutions nouvelles à des problèmes nouveaux. Je suis essentiellement pragmatique.» L'accession de Trudeau à la tête du gouvernement, le 20 avril, créera un engouement autour de sa personne (la trudeaumanie) qui va se manifester avec éclat lors de la campagne électorale qui précédera la victoire libérale du 25 juin.