Fondation du Grand Cirque Ordinaire, la première troupe québécoise de théâtre collectif
Avec sa vision indépendantiste et socialiste, le Grand Cirque Ordinaire exploite une nouvelle forme de dramaturgie : la création collective.
Durant les décennies 60 et 70, émerge au Québec une forme de dramaturgie qui prend racine dans l'évolution du théâtre national. La création collective s'inscrit dans un mouvement qui se veut contestataire, égalitaire et populaire. Dans toutes les régions du Québec s'installent des troupes de créations collectives. Outre le Grand Cirque Ordinaire, à Montréal, on retrouve Le Théâtre Euh!, à Québec, les Gens d'en Bas, à Rimouski, le Théâtre du Sang Neuf, à Sherbrooke, le Théâtre Parminou, à Québec, puis Victoriaville, etc. La remise en cause des valeurs traditionnelles façonne les créations collectives de cette période. La montée du mouvement féministe explique également la présence accrue des femmes dans ce nouveau modèle de productions théâtrales. C'est l'époque du Théâtre des Cuisines, du Théâtre des Filles du roy, du Théâtre expérimental des Femmes, etc. Renforcées par les oeuvres dramatiques de femmes telles que Françoise Loranger, Marie-Claire Blais, Antonine Maillet , Denise Boucher, Louisette Dussault et Clémence Desrochers , les théâtres collectifs féminins apporteront un nouvel équilibre au domaine théâtral, traditionnellement dominé par les hommes.