Démission de Mgr Joseph Charbonneau comme archevêque de Montréal

Mgr Charbonneau et Maurice Duplessis lors d'une cérémonie officielle: les relations qui semblent cordiales entre les deux hommes devaient par la suite se détériorer |
Après une rencontre avec le nonce apostolique, Mgr Antoniutti, l'archevêque de Montréal, Mgr Joseph Charbonneau , demande au pape Pie XII de le relever de ses fonctions. Charbonneau invoque des raisons de santé pour justifier sa décision.
Selon une autre version, Mgr Charbonneau aurait été contraint de demander sa démission à la suite de son implication dans certains dossiers d'actualité où il a défendu des positions opposées à la vision conservatrice du premier ministre Maurice Duplessis . Mgr Charbonneau a notamment épousé les causes des syndicats catholiques ainsi que la doctrine sociale soutenue par le père Georges-Henri Lévesque , fondateur de la Faculté des Sciences sociales de l'Université Laval. De plus, Mgr Charbonneau possédait un certain pouvoir politique avec l'acquisition de quelques parts dans le quotidien «Le Devoir». Selon certains observateurs, son implication en faveur des grévistes de l'amiante, à Asbestos, en 1949, aurait sonné le glas de son passage à l'évêché de Montréal. Les propos qu'il tenait alors, resteront néanmoins gravés dans les mémoires: «La classe ouvrière est victime d'une conspiration qui veut son écrasement et quand il y a conspiration pour écraser la classe ouvrière, c'est le devoir de l'Église d'intervenir. Nous voulons la paix sociale, mais nous ne voulons pas l'écrasement de la classe ouvrière. Nous nous attachons plus à l'homme qu'au capital. Voici pourquoi le clergé a décidé d'intervenir. Il veut faire respecter la justice et la charité et il désire que l'on cesse d'accorder plus d'attention aux intérêts d'argent qu'à l'élément humain.» C'est Paul-Émile Léger qui succédera à Charbonneau à la tête de l'archidiocèse de Montréal.