Débarquement de troupes canadiennes à Dieppe

Scène du débarquement de Dieppe |
Les soldats des Fusiliers Mont-Royal débarquent à Dieppe, sur les côtes de la Manche, en Haute-Notmandie, sous le commandement du lieutenant-colonel Dollard Ménard. Les pertes causées par cet assaut que l'on surnomme opération «Jubilee», seront énormes pour les Canadiens.
L'échec est cinglant alors que quelques heures après le débarquement, les Canadiens retournent en Angleterre avec 586 blessés, laissant derrière 907 morts et 1 946 hommes capturés par l'ennemi. Un capitaine du Royal Hamilton Light Infantry décrit la scène du débarquement de la façon suivante : «Nous nous sommes effondrés au bout de 25 verges sur la côte française, devant un obstacle de fil barbelé. Les balles sifflaient de partout. Les Allemands lancèrent une attaque au mortier. Autour de moi, les soldats mourraient et leurs corps s'empilaient les uns sur les autres. C'était terrifiant.» Le lieutenant-colonel Ménard raconte pour sa part : «En mettant le pied sur la plage, j'ai aperçu une poignée de soldats étendus sur le sol, la tête tournée vers les parapets, comme s'ils attendaient l'ordre de bouger. Effectivement, je voulais qu'ils passent à l'action, mais ils ne bougeaient pas. Alors j'ai rampé jusqu'à l'un d'eux, je l'ai secoué, lui ai parlé, mais il ne répondait pas. Il était mort. J'ai recommencé avec quelques autres, en vain. Ils étaient tous morts.» L'échec de Dieppe, une initiative controversée que plusieurs considèrent comme une opération-suicide, soulèvera beaucoup de questions au Canada. Le haut-commandement allié tirera toutefois de nombreux enseignements de cette action qui lui seront profitables dans la préparation du grand débarquement de juin 1944.