Fermeture temporaire d'une usine de la Dominion Textile

Sir Charles Gordon, président de la Dominion Textile |
Prétextant la baisse de profits entraînée par la concurrence japonaise, la Dominion Textile (DT) ferme sa fabrique de soie artificielle de Sherbrooke. Cette fermeture affecte les 600 travailleurs de l'usine.
En pointant la baisse du tarif protectionniste comme facteur ayant mené à cette fermeture, la DT s'attire les foudres du gouvernement fédéral. Le 27 janvier, celui-ci mettra sur pied une Commission royale d'enquête, la Commission Turgeon, du nom de son président, le juge W.F.A. Turgeon. Elle sera chargée d'enquêter sur les privilèges dont profite l'industrie textile canadienne, un secteur dont la croissance est largement attribuable au protectionnisme douanier. Le 29 janvier, Dominion Textile procédera à la réouverture de son usine. Cela n'empêchera pas la tenue de la commission qui, en plus de brosser un historique de l'industrie textile au Canada, révélera que le salaire horaire des travailleurs de la DT de Sherbrooke est de 21 % inférieur à celui des autres ateliers de la compagnie. Alors que les hommes gagnent en moyenne 27 cents de l'heure, le salaire moyen des femmes se situe entre 18 et 21 cents de l'heure. On y apprend également qu'une petite proportion d'employés travaillent à temps plein, soit 55 heures par semaine. De plus, la majorité des employés ne travaillent que deux ou trois jours par semaine, ce qui réduit d'autant le salaire hebdomadaire de ces employés. Les conclusions de cette commission serviront de munitions à la Confédération des travailleurs catholiques du Canada (CTCC) qui tente à ce moment de réorganiser tout le personnel des usines de textile de la province de Québec.