Décret autorisant l'envoi de conscrits outre-mer

Le comité de guerre du cabinet fédéral |
Plus de deux ans après l'adoption de la Loi 80 autorisant la conscription pour l'envoi de soldats outre-mer si nécessaire, la Chambre de communes vote la confiance au gouvernement sur une motion permettant l'envoi de troupes canadiennes en sol européen.
Après de longue heures de débats, la Chambre des communes accorde finalement le vote de confiance au premier ministre William Lyon Mackenzie King, 143 voix vcontre 70. Dans la presse du lendemain on souligne le fait que 13 députés libéraux francophones du Québec, dont le futur premier ministre Louis Saint-Laurent, se sont prononcés pour la confiance au premier ministre. En revanche, tous les autres libéraux francophones du Québec, les Progressiste-conservateurs, les députés du Bloc populaire et quelques libéraux indépendants ont refusé d'accorder la confiance qui, comme l'avait demandé le Co-operative Commonwealth Federation, ne portait pas sur l'ensemble de la politique de guerre du gouvernement, mais seulement sur la conscription. Mackenzie King se réjouit néanmoins du nombre d'appuis récoltés. Selon lui : «Il faut voir plus grand car le temps est passé où les questions d'intérêt local pouvaient avoir quelque importance pour l'avenir du pays.» Ce n'est qu'en janvier 1945 qu'un premier contingent de conscrits, composé d'environ 10 000 hommes, quittera le Canada pour l'Europe.