Protestation des Algonquins du lac Barrière sur la colline parlementaire
Les Algonquins érigent des tentes sur la colline parlementaire, à Ottawa, en guise de protestation contre la mainmise des deux paliers de gouvernement sur l'aménagement de la réserve faunique de La Vérendrye.
Avant de poser ce geste, les Algonquins ont bloqué la route 117 à plusieurs reprises afin de faire connaître leurs inquiétudes quant aux activités qui menacent la survie de cette réserve (coupes à blanc, projet hydroélectrique, etc.). Selon un de leurs porte-parole, le chef Jean-Maurice Matchewan : «Le gouvernement nous a donné le droit de chasser mais ils (les chasseurs sportifs) sont en train de l'annuler en faisant disparaître les animaux à fourrure... Il y a plus de chasseurs que d'orignaux dans le parc. Il y a très peu de garde pour les surveiller.» Des négociations sont alors entreprises entre le gouvernement fédéral, celui du Québec et les Algonquins du lac Barrière afin de tenir compte des droits des autochtones dans l'aménagement de la réserve. Une entente sera finalement signée en juin 1991. Sa mise en application est prévue pour 1995. L'entente prévoit notamment un plan d'aménagement qui donnera aux Algonquins un rôle de consultants de premier ordre quant à la stratégie de conservation. Cette entente trilatérale, la première du genre au Canada, ouvre la voie à une meilleure intégration des droits et des connaissances des peuples autochtones en matière d'environnement et de conservation du territoire.