Réélection des progressistes-conservateurs de John Diefenbaker à la Chambre des communes à Ottawa

John G. Diefenbaker, premier ministre du Canada |
Les progressistes-conservateurs de John Diefenbaker remportent les élections générales avec 37,3% des voix. Ils font élire 116 députés à la Chambre des communes contre 100 pour leurs plus proches rivaux, les libéraux de Lester B. Pearson.
Phénomène rare : le parti au pouvoir et celui qui formera l'opposition sont à peu près au coude à coude en pourcentage des voix (autour de 37,3%). La fragilité de ce gouvernement minoritaire apparaît rapidement aux yeux des observateurs, le journal «La Presse» du lendemain titrant : «Élections sans vainqueurs». De fait, s'il y a un gagnant, c'est le Crédit social (CS) qui fait élire une représentation record de 30 députés, dont 26 au Québec, ce qui lui permet de tenir entre ses mains le sort du nouveau gouvernement. La percée de ce parti dans les régions est particulièrement étonnante, ce que plusieurs interprètent comme une volonté de freiner le vent de réforme qui souffle sur le Québec depuis le début des années 60. Les conservateurs doivent pour leur part constater l'étendue des dégâts : au Québec, ils ont vu leurs appuis passer de 49,6% (1958) à 29,6%, ce qui s'est traduit par la perte de 36 députés (50 à 14) dont les ministres Noël Dorion, Jacques Flynn et William Hamilton. Les Canadiens seront de nouveau appelés aux urnes moins d'un an plus tard.