Révolte de la Rivière-au-Renard en Gaspésie
Le pique-nique annuel de la compagnie E.F.Ayers Motor Sales à Montréal |
Soumis à l'autorité des compagnies qui dictent les prix de vente de leurs prises, des pêcheurs gaspésiens se révoltent contre les agents des compagnies qui les maintiennent dans des conditions de vie misérables. Il y aura 22 arrestations.
À la fin du mois d'août, les compagnies de pêche de la région gaspésienne décident de n'offrir que 3.50 $ le quintal, au lieu de 5 $ comme c'était le cas quelques semaines auparavant. Devant cette diminution drastique des prix, les pêcheurs décident d'exiger 4 $ ainsi qu'une garantie que personne ne serait poursuivi à cause de ses dettes. Les pêcheurs se rendent donc, dès le 4 septembre, auprès des différentes sociétés marchandes afin de faire connaître leurs demandes. Une série de bousculades et d'injures en résulte entre les pêcheurs et les compagnies. Les patrons des entreprises se consultent alors et décident de faire appel au député-ministre de Gaspé, Rodolphe Lemieux. Ce dernier répond en annoncant qu'une frégate arrive. Les attaques reprennent le lundi 6 septembre et, craignant le pire, Charles Brien, patron de la William Fruing and Company, cède et signe une entente avec les pêcheurs. Celui-ci porte ensuite plainte contre 40 pêcheurs en les accusant d'émeute avec intentions meurtrières. Deux jours plus tard, deux navires de la marine canadienne arrivent pour rétablir l'ordre, semant la panique chez les pêcheurs. Une série de perquisitions sont effectuées et sept hommes sont arrêtés. Au total, ils sont 24 à comparaître devant le tribunal au matin du 16 septembre et 22 à être retenus coupables. Parmi ceux-ci, 17 seront remis en liberté et 5 purgeront des peines d'emprisonnement variant de 8 à 11 mois.