Publication du livre «Que devons-nous à l'Angleterre?» de Henri Bourassa

Henri Bourassa, fondateur du journal «Le Devoir» |
Dans cet ouvrage polémique, Henri Bourassa réfute les thèses impérialistes appuyant la participation canadienne à la guerre européenne. «Que devons-nous à l'Angleterre?» obtiendra un succès commercial.
Selon Bourassa, les pères de la Confédération s'étaient entendu entre eux et avec les autorités impériales en ce qui concerne les obligations militaires canadiennes. Celles-ci se limitaient à la défense du territoire et excluaient la participation canadienne à des guerres livrées à l'extérieur du pays. Pour l'auteur, le Royaume-Uni, maître d'oeuvre des relations extérieures de l'Empire, doit porter seul le fardeau des guerres dans lesquelles il s'engage. Cette tradition aurait toujours été respectée, mais l'attitude de la Grande-Bretagne est devenue plus impérialiste par la suite, comme lors de la guerre des Boers pendant laquelle le premier ministre Wilfrid Laurier a dû résister aux visées impériales. Depuis, le Canada a toutefois subi un affaiblissement progressif de sa position. Ce fut l'expédition d'Afrique, ensuite la loi navale de 1910, la «contribution d'urgence» de 1912 et, plus récemment, la participation canadienne à la guerre européenne. Toutes ces interventions sont, aux yeux de Bourassa, des mesures inconstitutionnelles. Selon lui, le pacte confédératif de 1867 conférerait au Canada toute son autonomie en matière militaire.