Discours nationaliste d'Armand Lavergne à l'Assemblée législative du Québec

Le député nationaliste Armand Lavergne |
Le député nationaliste Armand Lavergne réfute l'argumentation voulant que les Canadiens français aient le devoir de participer à la guerre européenne. Son discours sera considéré par certains comme un acte de trahison.
Selon Lavergne, les Canadiens français n'ont pas le devoir de s'enrôler. «Si nous devons conquérir nos libertés, c'est ici que nous devons rester. Ce n'est pas dans les tranchées des Flandres que nous irons conquérir le droit de parler français en Ontario [faisant référence au règlement 17] si nous n'avons pu l'obtenir ici, nous qui avons conservé le Canada à l'Angleterre quand les marchands anglais de Québec fuyaient à l'île d'Orléans...» Cette déclaration crée des remous à l'Assemblée législative. Certains députés demandent même à Lavergne s'il en a contre les Anglais, s'il préférerait que les Allemands envahissent le Canada? Il répond alors: «Comme disait ma défunte tante, mordu par un chien ou mordu par une chienne, c'est tout pareil.» Ces propos suscitent une vive réaction. Lorsque l'on fait observer à Lavergne qu'il est protégé par l'immunité parlementaire, il réplique: «Je renonce à mon immunité parlementaire. Qu'on m'arrête si l'on veut, pour haute trahison. Entre la haute et la basse trahison, je choisis la haute!»