Adoption d'une résolution prévoyant la tenue d'un référendum sur la souveraineté en cas d'élection du Parti québécois
Le cinquième congrés du Parti québécois (PQ), qui se déroule à Québec, est marqué par l'adoption d'une résolution prévoyant la tenue d'un référendum sur la souveraineté advenant l'élection du PQ lors d'une élection générale.
À la fin septembre, la direction du PQ, réunie à Sainte-Anne-de-Sorel, avait adopté un texte inspiré d'une étude de Claude Morin. Celui-ci proposait de lier l'accession à la souveraineté à un vote majoritaire obtenu lors d'un référendum que le PQ tiendrait après avoir pris le pouvoir. Cette stratégie tranche avec la situation qui prévalait à ce moment, puisque pour le PQ, une victoire électorale constituait un mandat pour enclencher le processus menant à la souveraineté. Le 18 octobre, le chef du PQ, René Lévesque , fait part à la presse des résultats d'un sondage qui révèle un support évident de la population -65,5 % des répondants sont entièrement d'accord, 11,8 % partiellement d'accord- pour la formule référendaire. Les 15, 16 et 17 novembre, plus de 1 334 délégués sont réunis au petit Colisée de Québec pour discuter des implications de cette stratégie. Les débats sont animés, particulièrement la résolution voulant qu'en cas d'élection du PQ et de blocage d'Ottawa, le gouvernement du Québec : «assumera méthodiquement tous les pouvoirs d'un État souverain en s'assurant au préalable de l'appui des Québécois par voie de référendum.» Celle-ci sera adoptée par un vote de 630 contre 353. Ce virage fera écrire à Michel Roy du journal «Le Devoir» que les journalistes qui couvrent les congrès du PQ depuis sa naissance : «ont pu constater que le parti de l'indépendance a gagné en réalisme et en maturité politique ce qu'il a perdu de ferveur religieuse ou mystique.» Ces propos rejoignent ceux du leader parlementaire du PQ, Robert Burns, qui déclare : «Il est temps que les gens sachent que le Parti québécois n'est plus une religion, mais un parti politique.» Cette nouvelle approche du PQ -on lui donnera le nom «d'étapisme»- restera associée à Claude Morin, un des membres de l'exécutif du PQ qui occupera le poste de ministre des Affaires intergouvernementales lorsque le parti de René Lévesque prendra le pouvoir en 1976.