Blocage des procédures parlementaires au Manitoba par le député néo-démocrate Elijah Harper
Dans le but de protester contre le peu d'importance accordée aux droits des Premières nations, un député néo-démocrate du Manitoba, Elijah Harper, bloque les procédures permettant un débat d'urgence sur la ratification de l'Accord du lac Meech.
Cette initiative de Harper crée un climat de tension puisque la date limite pour la ratification de l'Accord du lac Meech par les législatures provinciales est fixée au 23 juin. Sa stratégie rend donc nerveux les politiciens favorables à l'entente, mais elle réjouit ceux qui croient, pour une variété de raisons, que l'Accord du lac Meech aurait des conséquences néfastes sur la situation politique canadienne. Parmi ces derniers, on retrouve plusieurs autochtones qui se rendent à la législature du Manitoba pour appuyer Harper dans sa démarche. Commentant son geste, le député manitobain déclare : «Les autochtones n'ont pas de griefs contre le Québec, mais nous sommes une société distincte, nous aussi. Ça fait des années qu'on se bat pour des droits fondamentaux tenus pour acquis au Québec, comme celui de participer aux débats constitutionnels.» Les législatures manitobaines et terre-neuviennes ne l'ayant pas ratifié avant l'échéance du 23 juin 1990, l'Accord du lac Meech disparaîtra de l'agenda constitutionnel. Cette échec marque le début d'une période d'incertitude à laquelle les politiciens tenteront de mettre fin avec l'Accord de Charlottetown, en 1992.