Publication d'un texte de l'ex-premier ministre Pierre Elliott Trudeau sur l'Accord du lac Meech

Pierre Elliott Trudeau, premier ministre du Canada (1968-1979, 1980-1984) |
Moins d'un mois après l'entente survenue au lac Meech entre les premiers ministres provinciaux et le gouvernement fédéral sur l'entrée éventuelle du Québec dans la Constitution, l'ex-premier ministre du Canada, Pierre Elliott Trudeau, fait connaître ses positions dans un texte publié dans «La Presse» et le «Toronto Star».
Le texte de l'ex-premier ministre constitue une charge à fond de train contre l'Accord du lac Meech «qui rendra l'État canadien tout à fait impotent (...) Il met le Canada sur la voie de la souveraineté-association.» Qualifié de «pleutre» par Trudeau, le premier ministre Brian Mulroney répond que «maintenant le choix devient limpide. Les Canadiens choisiront entre le fédéralisme des attaques personnelles et celui d'un Canada renouvellé, plus fort et plus vigoureux.» Pour Trudeau, la répartition des pouvoirs suggérée ne peut qu'entraîner un affaiblissement du gouvernement central, ce qui aurait pour conséquence de mener le pays à l'éclatement. Le ton cinglant utilisé par l'ex-premier ministre -«Il (le premier ministre Brian Mulroney) n'a pas réussi tout à fait à réaliser la souveraineté-association, mais il a mis le Canada sur la voie rapide pour y parvenir»- n'échappe pas aux médias et aux observateurs de la scène politique. Plusieurs considèrent même cette intervention comme un événement déclencheur de la contestation qui va s'organiser au cours des trois prochaines années et qui empêchera la ratification de Meech par les législatures provinciales.