Annonce de la démission éventuelle du premier ministre du Québec, Lucien Bouchard

Lucien Bouchard, premier ministre du Québec |
Le premier ministre du Québec, Lucien Bouchard, convoque la presse au Salon rouge du Parlement pour annoncer qu'il quitte immédiatement la présidence du Parti québécois (PQ) et renoncera à son poste de premier ministre du Québec dès qu'un successeur sera nommé. La nouvelle fera la une de tous les journaux du pays le lendemain.
Dans son discours, Bouchard, en poste depuis 1996, fait un survol de ses années de pouvoir et évoque des raisons familiales pour expliquer sa décision. Il déclare entre autres : «...je reconnaîs que mes efforts pour relever rapidement le débat sur la question nationale sont restés vains. Il n'a donc pas été possible d'engager une démarche référendaire à l'intérieur de l'échéancier rapproché que nous aurions souhaité.» À cet égard, le premier ministre reconnaît également : «J'assume toute la part de responsabilité qui m'échoit pour n'avoir pas réussi à raviver la flamme et à sensibiliser nos concitoyens à la gravité de la situation.» La presse aborde de long en large la nouvelle du jour, et spécule sur les raisons plus profondes -la victoire récente des Libéraux à Ottawa, l'«affaire Yves Michaud», les tiraillements avec la base militante du PQ- qui auraient pu motiver le départ de Bouchard. Traçant un bilan des années de pouvoir de ce dernier, les journalistes s'étendent longuement sur le thème du déficit zéro et les difficiles négociations que le gouvernement a menées avec les employés du secteur public. Le départ de Bouchard suscite de nombreuses réactions, tant au Québec que dans le reste du Canada. Déjà, les observateurs pronostiquent que la course à sa succession se livrera entre les ministres Bernard Landry, Pauline Marois et François Legault. Lucien Bouchard quittera officiellement le poste de premier ministre le 8 mars 2001.