Publication d'une lettre pastorale du cardinal Louis-Nazaire Bégin

Mgr Louis-Nazaire Bégin, évêque de Québec |
Dans une lettre publiée dans le journal «Le Devoir», le cardinal Louis-Nazaire Bégin, archevêque de Québec, appelle la population québécoise à se protéger contre les «fléaux modernes» que sont à ses yeux la danse, la mode, le cinéma et la fabrication d'alcool illicite.
Lors d'un synode diocésain, une centaine de prêtres du diocèse ont étudié «les mesures les plus propres à maintenir au sein de notre chère Église de Québec, la vivacité de notre foi, l'intégrité des moeurs chrétiennes et fidélité à tous les devoirs afin d'affermir le règne de Dieu dans tous les âmes confiées à notre garde.» C'est ainsi que Mgr Bégin recommande «avec instance la lecture de bons journaux (...) se consacrant spécialement à la défense des intérêts religieux (...) Outre ces moyens généraux de promouvoir le bien et de combattre le mal, nous avons dû très chers Frères adopter et prescrire dans le synode des mesures énergiques de répression contre certains maux qui menacent insidieusement vos âmes, et dont l'influence pernicieuse est capable de mener aux abîmes si nous ne savons les enrayer à temps.» Dans un premier temps, le cardinal fait une mise en garde contre le théâtre «qui pourrait être un si efficace moyen de saine instruction, d'honnête et d'utile récréation, est devenu l'un des pires instruments de la déformation morale et religieuse aux mains des ennemis de notre foi et de notre mentalité.» Ensuite, il condamne les danses lascives et la mode indécente. En ce qui a trait à l'habillement, la femme a «un devoir rigoureux de point donner de scandale, et de n'être pour les autres dans le chemin de la vertu une pierre d'achoppement.» De plus, il condamne la fabrication illégale d'alcool qui est «un poison mortel qui s'attaque aux forces vives de l'individu, de la famille et de la société.» Finalement, «Il nous reste à prier, nos très chers Frères, pour que Dieu dispose vos coeurs à bien recevoir ces directions et ces ordonnances synodales. En y conformant votre conduite, vous procurerez à notre Église de Québec, une force et une beauté toujours plus grande, et à vos âmes des grâces abondantes qui feront votre richesse et assureront votre vrai bonheur.»