Assemblée politique de l'Union nationale à Asbestos
31 juillet Une assemblée politique de l'Union nationale s'est déroulée à Asbestos, dans la cour du collège supérieur Saint-Aimé (institution dirigée par les Frères du Sacré-Coeur) le 31 juillet 1944. Le principal orateur invité était Maurice Duplessis, chef de l'Union nationale et chef de l'Opposition à l'Assemblée législative du Québec. Un mois plus tard, Duplessis redeviendra premier ministre du Québec pour quatre mandats consécutifs, jusqu'à son décès en 1959. Rappelons que Maurice Duplessis avait déjà été premier ministre du Québec pour un premier mandat de 1936 à 1939. Pendant la période 1939-1944, c'est le chef libéral Adélard Godbout qui occupa le poste de premier ministre du Québec. Selon le journal hebdomadaire L'Asbestos du 4 août 1944, entre 8 000 et 10 000 personnes étaient présentes à cette assemblée «enthousiaste» du 31 juillet 1944. Pour nous donner une idée du type de discours tenu par Duplessis, découvrons, selon le journal L'Asbestos du 4 août 1944, quelques extraits de paroles qu'il prononça à l'assemblée du 31 juillet: «M. Godbout et M. Casgrain seront battus dans leur comté et les libéraux n'auront pas plus de douze candidats élus à l'élection qui s'en vient (...). Parlant à la radio en 1936 (...), j'avais prédit que seulement 15 candidats libéraux seraient élus; il y en eut 14. Aujourd'hui, je vous affirme qu'il n'y en aura pas 12 et ce n'est pas surprenant parce que tout le monde regrette le vote de 1939. (...). Des anciens libéraux sont avec l'Union nationale. Les gens ont compris que l'intérêt de la Province de Québec doit passer avant l'esprit de parti. (...). En 1939, vous avez été trompés et je ne vous en blâme pas, à cause des procédés de chantage des adversaires. Ce n'est pas l'Union nationale qui a été battue mais c'est vous, parce que c'est vous qui avez payé cher. (...). Aujourd'hui, vous n'auriez pas d'excuse de voter rouge car vous êtes prévenus. Nous vous demandons de mettre dehors ceux qui conduisent la province sur le chemin de la ruine et de la dévastation. (...)».