29 mars 2025
4 février 1973

Élection d'Yvon Dupuis au poste de chef du Ralliement créditiste


L'ex-ministre libéral Yvon Dupuis devient chef du Parti créditiste provincial en remportant le congrès au leadership de cette formation qui se déroule au Petit Colisée de Québec.

Reconnu pour son franc parler, Dupuis a fait campagne sur des thèmes conservateurs, chers aux Créditistes. Au cours de ses discours, il dénonce avec véhémence les séparatistes, les socialistes, les professeurs et les journalistes. La presse perçoit Dupuis comme le favori pour l'emporter, mais son ralliement récent aux Créditistes et son projet de rapprochement avec l'Union nationale lui valent des ennemis irréductibles, notamment l'ex-chef Camil Samson qui est également sur les rangs. Deux autres candidats, Fabien Roy et le chef intérimaire Armand Bois, participent aussi au vote qui, dans la tradition créditiste, comprend sa part de moments cocasses. L'homme qui présente le candidat Armand Bois, par exemple, déride involontairement les militants et les téléspectateurs qui assistent à l'événement en venant bien près de perdre son dentier au cours de son discours. Lors du premier tour de scrutin, Dupuis vient en tête. Il est suivi par Samson et Roy alors que Bois, éliminé, se rallie à Samson. Commence alors un jeu de tractations qui se solde par la décision de Roy de rester candidat au second tour. Ce choix scelle l'issue du congrès qui se termine en faveur de Dupuis qui récolte 53 % des voix. Des accusations de tricherie formulées à l'endroit du gagnant par Samson n'empêcheront pas ce dernier, ainsi que Roy, de se rallier au nouveau chef. Lors de l'élection générale du 29 octobre, le Parti créditiste verra sa représentation à l'Assemblée nationale chuter de 12 à 2 députés, les deux seuls survivants au désastre étant Roy et Samson.


Source : Le Devoir, 8 janvier 1973, p.1 et 6, 3 février 1973, p.1 et 6..