Refus par l'Assemblée législative de reconnaître le suffrage féminin
Après des débats houleux, l'Assemblée législative persiste à ne pas reconnaître le droit de vote aux femmes.
Au sein de l'Assemblée législative, les opinions divergent. Le député de Sainte-Marie, Gaspard Fauteux, soutient le suffrage féminin car, selon lui, les femmes doivent prendre part au débat politique et, par le fait même, rendre service à la province. De son côté, le député de Chambly, Hortensius Beïque, propose que le ce projet de loi soit renvoyé au comité des bills publics pour que les femmes puissent se faire entendre. Profondément en désaccord, le député de Beauce, Édouard Fortin, veut maintenir le statu quo car «la femme est déjà ministre de l'intérieur à son foyer, pourquoi lui ajouter le ministère des Affaires étrangères ?» Pour lui, l'émancipation de la femme «..est une menace, l'une des plus grandes à l'autorité». Sensiblement dans la même veine, l'économiste Leroy-Beaulieu voit dans l'émanicpation des femmes un péril pour la natalité. Pour sa part, Edgar Rochette, député de Charlevoix affirme : «nous aurions mauvaise grâce à retarder davantage d'accorder le droit de voite aux femmes de cette province (...) Je souhaite sincèrement, que les droits politiques des femmes soient enfin reconnus par la seule législature française d'Amérique.» Finalement, l'Assemblée législative vote à 52 voix contre 25 en faveur de l'amendement proposé par le député Fortin. Le vote des femmes est donc écarté pour le moment.