Annonce d'une rupture entre Paul Gouin et Maurice Duplessis

Maurice Duplessis et Paul Gouin lors d'une réunion politique à Québec |
Le chef de l'Action libérale nationale (ALN), Paul Gouin, annonce qu'il rompt l'association conclue avec le chef conservateur Maurice Duplessis l'année précédente. Lors de l'élection générale du 25 novembre 1935, les deux partis avaient décidé de ne pas présenter de candidatures rivales afin d'améliorer leurs chances de défaire les Libéraux de Louis-Alexandre Taschereau.
Pour justifier sa décision, Gouin évoque des opinions divergentes entre les deux hommes qui auraient selon lui une «conception toute différente de la politique». L'annonce de cette décision, qui survient quelques jours à peine après la démission du premier ministre Louis-Alexandre Taschereau, surprend quelque peu. Malgré des tensions évidentes entre Gouin et Duplessis, plusieurs croyaient que les perspectives de victoire aux prochaines élections générales permettraient aux deux hommes de rester unis. Dans le communiqué qu'il remet aux journalistes, Gouin dénonce toutefois le désir de Duplessis de ne plus respecter l'entente du 7 novembre 1935 qui prévoyait des candidatures de l'ALN dans 60 circonsciptions sur 90. Craignant de voir ce dernier recréer le vieux Parti conservateur, Gouin annonce que «...l'Action libérale nationale, fidèle à ses principes, entre donc aujourd'hui en lutte contre les deux vieux partis tories et trustards, celui de l'honorable M. Godbout (le successeur de Taschereau) et celui de M. Duplessis.» Malgré cette scission, l'Union nationale de Maurice Duplessis réussira à remporter l'élection générale du 17 août 1936, mettant fin au règne des Libéraux qui remonte au XIXe siècle.