Ouverture du premier congrès annuel du Co-operative Commonwealth Federation à Regina
Un an après sa création, le Co-operative Commonwealth Federation (CCF), une nouvelle formation politique dont les membres proviennent en majorité de l'Ouest du pays, tient son premier congrès annuel à Regina.
Un an après été élu chef provisoire du CCF à Calgary, James S. Woodsworth, est officiellement désigné comme le chef de la nouvelle formation. Lors de la séance d'ouverture du congrès, le 19 juillet, il déclare aux membres du parti : «Je crois qu'il n'est pas possible de résoudre les problèmes du monde sans un changement radical de notre système économique et social.» Ce à quoi il ajoute : «Nous, à Regina, nous projetons d'établir dans notre propre petit coin du monde un nouveau système économique et social.» Le rejet de la violence comme moyen d'action et le désir de voir apparaître un modèle socialiste distinct est approuvé par les délégués qui participent à la publication d'un manifeste résumant les objectifs du CCF. Plusieurs thèmes abordés l'année précédente, comme les nationalisations, des dépenses publiques pour l'emploi et la création de programmes sociaux, s'y retrouvent. Une fiscalité plus équitable pour les pauvres, l'abolition du Sénat et l'adoption d'une politique étrangère de coopération figurent également parmi les buts du CCF qui rejette cependant l'idée de procéder à des nationalisations sans verser de compensations aux propriétaires touchés. Même si le débat est dominé par des délégués de l'Ouest du pays, une cinquantaine de syndicalistes se réunissent à Montréal le 20 juillet pour manifester leur appui aux idées proposées par le CCF. Lors de sa première participation à une élection générale, le 14 octobre 1935, le CCF fera élire sept députés, mais aucun au Québec.