Publication dans le journal «Le Devoir» du programme de l'Action libérale nationale
Des libéraux insatisfaits de l'administration du gouvernement dirigé par Louis-Alexandre Taschereau décident de se regrouper au sein d'un nouveau mouvement : l'Action libérale nationale (ALN). Après quelques semaines de préparation, l'ALN fait connaître son programme qui est publié dans le journal «Le Devoir».
Le président général Paul Gouin, le président Frederick Monk et le vice-président Jean Martineau figurent parmi les signataires de ce document dont l'introduction se lit comme un acte d'accusation contre le gouvernement libéral : «La crise actuelle est due en grande partie à la mauvaise distribution dans le domaine économique, à l'avidité de la haute finance et aux abus de toutes sortes qui se sont glissées dans l'application du régime démocratique. Il est inutile d'espérer que l'équilibre se rétablira de lui-même et sans l'aide d'une formule d'action bien définie.» Née de la «nécessité d'adapter la politique provinciale aux besoins urgents d'aujourd'hui», l'ALN souhaite mettre en branle huit grandes réformes dans le domaine agraire, ouvrier, industriel et commercial, économique, financier, politique et administratif, électoral, fiscal et judiciaire. L'influence de l'École sociale populaire est perceptible dans certaines mesures préconisées par l'ALN qui souhaite notamment établir un plan de colonisation, lutter contre les trusts, favoriser l'électrification rurale et assainir les moeurs politiques. Le 12 août 1934, 6 000 personnes se déplaceront à Saint-Georges-de-Beauce pour entendre Gouin parler de son programme. À ses côtés, on retrouve deux députés libéraux à la Chambre des communes, Édouard Lacroix et Eusèbe Roberge, qui attaqueront sans ménagement les libéraux qui gouvernent à l'Assemblée législative. Une alliance tactique entre l'ALN et le Parti conservateur de Maurice Duplessis permettra à la formation de Gouin de faire élire 26 députés lors de l'élection générale du 25 novembre 1935.