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Rupture de Pierre Vallières avec le Front de libération du Québec

Après être entré dans la clandestinité le 9 septembre 1971, Pierre Vallières rompt avec le Front de libération du Québec (FLQ) et préconise l'usage de moyens démocratiques pour réaliser la libération des travailleurs québécois. Certaines cellules du FLQ font valoir publiquement leur accord avec l'autocritique de Vallières que celui-ci expliquera en détail dans un ouvrage intitulé «L'urgence de choisir».

Vallières précise ses positions dans un texte inititulé «Le FLQ et les grandes leçons d'octobre 1970» publié dans le journal «Le Devoir». Il conclut «1- que la conjonture actuelle, compte tenu des conditions objectives, la principale force stratégique de lutte à la libération est (...) le Parti Québécois (PQ). 2- que la création d'un deuxième parti de masse (...) ne pourrait qu'être un facteur de diversion et de division au sein des masses québécoises et du même coup constituerait un frein au développement de la lutte que les Québécois livrent de manière inséparable donc globale au plan dit national comme à celui dit social. 3- que le contenu de l'indépendance se définit à la base (...) et doit s'intégrer à l'action politique du PQ dont la composition est en réalité la même que recouvre le front common des centrales syndicales, des comités de citoyens et des intellectuels progressistes.» Ces conclusions inspirent à Vallières cette question : le FLQ est-il nécessaire ? Selon lui, une lutte armée nécessite les conditions suivantes : «1- l'incapacité absolue du pouvoir en place de satisfaire les aspirations et les revendications populaires. 2- la suppression des libertés civiles et démocratiques. 3- un état permanent de répression et de crise politique, économique et sociale. 4- l'exacerbation d'antagonismes ne pouvant se résoudre que dans et par un affrontement armé. 5- l'impossibilité objective qu'une lutte de masse puisse s'organiser et se développer dans le processus électoral et par conséquent, qu'un parti de masse puisse conquérir le pouvoir politique par des élections. 6- la nécessité objective pour le peuple d'avoir recours à la lutte armée pour réaliser ses objectifs politiques, économiques et sociales. Le FLQ doit donc disparaître. «On doit tout de suite dire qu'un tel groupe attentiste ne pourrait jamais trouver les tactiques adéquates au changement de situation en question, car coupé de la lutte des masses elle-mêmes, il se placerait volontairement dans l'impossibilité totale d'en comprendre les mécanismes, les transformations, le niveau réel de conscience politique, etc (...) Un FLQ attentiste ne serait qu'une inoffensive et inutile chapelle de contemplatifs en réserve pour l'apocalypse! Ses membres fidèles perdraient tout contact avec la réalité. Ils deviendraient inutiles politiquement et socialement.»


En référence: Le Devoir 13 décembre 1971, p.1,6,9. 14 décembre 1971, p.5-6.
En complément:Pierre Vallières, L'urgence de choisir, Coll. «Aspects», Montréal, Parti Pris, 1972, 159 pages. Germain Dion, Une tornade de 60 jours : la crise d'octobre 1970 à la Chambre des communes, Hull, Québec, Éditions Asticou, 1985, 222 p. Marc Laurendeau, Les Québécois violents, Montréal, Boréal, 1990, 351 p. Jean Provencher, La grande peur d'octobre '70, Montréal, L'Aurore, 1974, 121 p. Louis Fournier, F.L.Q : histoire d'un mouvement clandestin, Montréal, ditions Québec/Amérique, 1982, 509 p.
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