Guides de la 6e Cie
Histoire de la 6e Cie guide de la paroisse Notre-Dame du Perpétuel-Secours à Sherbrooke.
A l'heure précise où bat pavillon le jubilé d'or de la paroisse, comme avait battu le drapeau au grand mât de ses camps, depuis son implantation dans la paroisse en 1946 (1), la 6e Cie des Guides chemine en chantant : « Marchons la main dans la main. » Dévider l'histoire du guidisme paroissial n'est ni plus ni moins qu'un jeu d'enfant. Plantureuse est la documentation soigneusement gardée par le journal des équipes et les archives de la Guide-Maîtrise. En outre, le 7 mai 1961, la R.S. de la Guadeloupe, Missionnaire de Notre-Dame-d'Afrique, née Claire Côté, troisième cheftaine de la 6e Cie, m'écrivait d'Alger un compte-rendu bien détaillé sur l'entrée en action des Guides de la paroisse. Si le commencement est la moitié du tout, selon Aristote, le document de la R.S. de la Guadeloupe doit être scruté à peu près comme la charte originelle de nos guides. Et voilà bien pourquoi la citation d'un long passage de cette lettre s'impose « La fondation de la 6e n'est qu'un essaimage d'une partie de la 1ère, trop nombreuse en 1946. Le Nord ayant beaucoup d'éléments, il fut décidé qu'après le camp du grand Lac Brompton, ma sueur Thérèse prendrait en septembre 1946 la direction de la 6e avec une quinzaine de guides venues de la 1ère. Suzanne Boisvert et Denise Lafontaine en furent les assistantes. Trois équipes furent formées ayant comme chefs : Rita Côté (non parente) chez les Mouettes, Andrée Lafontaine à la tête des Mésanges et moi à la tête des Chardonnerets. En ce moment-là, nous dépendions de Montréal et avions comme Commissaire de District Mme Adrienne Vel-Johnston, Gertrude Côté, ma sueur, comme Cheftaine de District, et M. l'Abbé Henri Tremblay comme Aumônier provincial, alors Curé à la paroisse du petit Lac Magog. Nous fîmes un premier camp avec Thérèse, ma sueur, à la Pointe Gervais. En septembre 1947, elle nous quitta pour un cours d'infirmière et céda la place à Denise Lafontaine qui eut Andrée Lafontaine (sa sueur) et Rita Côté comme assistantes. Elle resta avec nous de septembre 1947 à septembre 1949. Nous montâmes un camp à Saint-François-Xavier de Brompton et au Lac Fraser. Pendant ces deux ans, je fus pensionnaire, mais prenais part aux camps comme assistante. En septembre 1949, Denise et sa sueur partant à Montréal, et Rita pensionnaire, je pris la direction de la Compagnie pendant vingt mois. La première année Suzanne Simoneau fut mon assistante, et la deuxième, j'eus une deuxième assistante, ma sueur Raymonde. En l'Année Sainte, nous avons campé à la baie MacPherson au grand lac Magog et en avril 1951, Suzanne me succéda comme cheftaine. » D'après le témoignage si autorisé de la R.S. de la Guadeloupe, il y aurait eu quinze guides à fonder la Cie en 1946. A part les noms des directrices mentionnés dans la lettre, les journaux d'équipes relèvent les noms de dix simples guides de la première heure : Lise Braün, Andrée Genest, Yolande Chevalier, Louise David, Pierrette Grandchamp, Christiane Tremblay, Raymonde Côté, Lise Fisette, Pauline Mercier et Monique Léger. Depuis sa fondation, la 6e Cie a connu la gouverne de douze Cheftaines Thérèse Côté (1947-1948)(2), Denise Lafontaine (1949), Claire Côté (1950-1951), Suzanne Simoneau (1951-1953), Mariette Chevalier (1954), Suzanne Bonin 1955), Marie-Marthe Therrien (1956-1957) , Michèle Ouellet (1957), Louisette Lemieux (1958-1959), Madeleine Lanctôt (1960), Michèle Jacques (1961), Danielle Maréchal (1962). En raison d'une confortable moyenne de stabilité, les aumôniers n'ont pas été encore nombreux. Si, en l'automne de 1946, le nom du Père Saint-Amand, curé, paraît dans la Guide-Maîtrise, ce n'est que transitoirement, car l'aumônerie de notre guidisme fut tôt du ressort du Père Michaud, si bien qu'en l'été de 1947, c'est lui, qui, muni du privilège de l'autel portatif, accompagnait les guides au camp de la Pointe Gervais. Le Père Horace Lebel prit la relève jusqu'à l'automne de 1951, date de son propre remplacement par le Père Tremblay. Les grands espoirs : Le passé de la 6e Cie est un merveilleux présage d'avenir. A moins d'imprévisibles secousses, l'élan de nos guides ne devrait pas en rabattre de sitôt. Toute une pléiade de jeunes filles ont appris dans le monde du Guidisme à s'oublier elles-mêmes et à penser aux autres. Il y a quand même un problème épisodique. Chaque année ou presque, la compagnie se découronne de sa cheftaine. Ce qui s'est produit dans le récit de la R.S. de la Guadeloupe, se produit encore avec la même acuité. Qu'une cheftaine se marie ou qu'elle entre en religion, qu'elle entreprenne un cours d'infirmière ou déménage, en toutes ces occurrences, elle décapite la compagnie. Remplacer une cheftaine n'est pas une sinécure. De grands espoirs ont coutume de germer au coeur des grands problèmes. Ne serait-il pas juste d'espérer dans un avenir relativement proche une facilité plus grande de découvrir des cheftaines ? Un jour viendra, demain peut-être, où les cheftaines d'hier, affranchies des obligations qui les ont forcées à retraiter, ou jouissant en leur carrière de quelques libertés de service, pourront reprendre le patronage à nul autre pareil de cheftaine de compagnie. Cheftaines, vous l'avez prouvé aux yeux de votre compagnie qui vous a regrettées. Vous êtes le froment des futures moissons. Un embarras moins cuisant, encore qu'il soit bien réel et assez fréquent, se fait jour dans le conflit : Etudes vs Guidisme. L'arbitrage de ce conflit se fait à la maison. Après s'être interposés, les parents dans leur droit, prendront ordinairement, sans compromis ou solution médiane, le parti des études. Cependant les parents peuvent avoir la conviction que le Guidisme, bien loin de nuire aux études, les favorisera à un haut degré. Lorsqu'une étudiante d'intelligence souple et de mémoire fidèle marche vers un parchemin, le Guidisme lui sera d'une grande utilité, surtout dans l'art de la composition, qui exige tant d'observation. Sans évasion, sans détente, la vie de l'esprit s'entrave, s'enchevêtre dans d'inextricables complications, au lieu que le guidisme, en sous-lieutenance dans les bouquins de l'étudiante, la distraira, meublera son esprit et son coeur de son génie créateur. Tel est bien, quoique à moitié exploré, l'univers des Guides. Cette exploration de brousse et de ciel bleu sera à reprendre avec les Jeannettes, les Louveteaux, les Scouts de la 22e Troupe et les Guides de la 15e Cie. En cette halte de bivouac, en rond, dans la chaîne de l'au revoir, écoutons ce passage des adieux de B.P. aux Guides de l'univers « Par la Bonne Action quotidienne, vous apprendrez à apporter le bonheur aux autres. Ne vous mettez pas en peine pour votre propre bonheur. Vous découvrirez que le bonheur vient tout seul quand on s'efforce de l'apporter aux autres. » Tableau des Camps : Années - Endroits - Cheftaines 1947 Pointe Gervais Thérèse Côté 1948 S.-F.-Xavier de Brompton Denise Lafontaine 1949 Lac Fraser Denise Lafontaine 1950 Baie MacPherson Claire Côté 1951 Kingsberry Suzanne Simoneau 1952 Lac Aylmer Suzanne Simoneau 1953 Lac Fraser Denise Paquin (suppléante) 1954 Lac Bowker Mariette Chevalier 1955 Lac Aylmer Suzanne Bonin 1956 Lac Fraser Marie-Marthe Therrien 1957 Lac Stukely Michèle Ouellet 1958 Grand Lac Brompton Louisette Lemieux 1959 Les Trois Lacs Madeleine Lanctôt 1960 Lac Louise Louise Blanchard 1961 Lac Elgin Christiane Sirois 1962 Lac Libby Michèle Jacques 1963 Sainte-Anne-de-la-Rochelle Danielle Maréchal 1) Avant la fondation de la 6e Cie, les Guides de la paroisse se rendaient au Parthénon. La Cie a été dûment reconnue aux Quartiers-Généraux de l'Association, à Toronto, le 13 mars 1948. Le 2 juin 1949, a lieu la 1ère réunion dans le local actuel. De septembre 1946 à cette date, les Guides se réunissaient dans la salle de la Villa-Saint-Alphonse. 2) Le 24 mai 1953, Mlle Clothilde Tessier-Lavigne, Commissaire provinciale, accompagnée de Mme Jean-Paul Mercier, Commissaire diocésaine, lui remet le fanion d'Escoute de Jeanne d'Arc.