Acceptation officielle d'un programme d'éducation à la sexualité par la Commission des écoles catholiques de Montréal
Les commissaires de la Commission des écoles catholiques de Montréal (CÉCM) se prononcent en faveur d'un programme d'éducation à la sexualité que l'on prévoit mettre à la disposition des écoles dès le mois de janvier 1983.
Ce programme a été élaboré au cours de la dernière année par deux spécialistes, Francine Richard, pour le niveau primaire, et Robert Laberge, pour le niveau secondaire, dont la démarche a été suivie par un comité consultatif composé entre autres de parents, d'enseignants et de directeurs. Son acceptation fait suite à la décision prise par la CÉCM en 1981 de se doter d'un programme d'éducation à la sexualité qui soit plus conforme à ses orientations que celui mis de l'avant par le ministère de l'Éducation. Le défi des spécialistes est de taille : concilier les valeurs chrétiennes encore chères à plusieurs familles avec le vent de laïcisation qui souffle de plus en plus fort sur le milieu de l'éducation. À cet égard, il est bien entendu que les parents demeurent libres de décider s'ils désirent que leurs enfants suivent ou non un cours d'éducation sexuelle. L'approche développée par les concepteurs du programme se fonde sur plusieurs principes directeurs, dont celui que «La sexualité est perçue de façon positive, bonne en soi dans l'ordre de la nature et dans l'intention du créateur, et devant être assumée d'une façon consciente, autonome, responsable et morale.» On souligne également que «L'éducation sexuelle doit être dispensée aux jeunes dans le respect de la personne, de leur développement psychologique et affectif, de leur pudeur naturelle et de leurs croyances religieuses.» Il est toutefois précisé que même si le programme proposé «implique la transmission de valeurs chrétiennes (...) l'éducation sexuelle ne remplace aucunement les cours de catéchèse ou d'enseignement religieux et moral qui demeurent les lieux privilégiés d'approfondissement de ces questions.» L'approbation majoritaire des parents sera nécessaire avant qu'une école ne puisse avoir recours à ce programme.