Utilisation des armes chimiques sur le front occidental en Europe

Des soldats canadiens pendant la Première Guerre mondiale |
Après quelques mois d'entraînement, les troupes canadiennes sont prêtes à aller au front. À Ypres, en Belgique, elles se retrouvent face à face avec l'ennemi lorsque, pour la première fois, les Allemands utilisent du gaz pour décimer les troupes alliées.
Faute d'équipement de qualité et de préparation suffisante, les Canadiens ont du mal à vaincre l'ennemi. Après quatre jours de combats, plus de 6 000 soldats canadiens sont tués sur un total de 22 000. À la fin du mois de juin, la moitié des effectifs est disparue et le moral des troupes commence à être sérieusement affecté. Comme l'explique le lieutenant-colonel Ian Sinclair, l'impact du gaz est dévastateur: «Nos tranchées ont été rapidement envahies (...) Les hommes étaient quasi aveugles et étouffaient littéralement. Aussitôt qu'ils étaient morts, on les jetait derrière les tranchées.» Un autre soldat, John McRae, explique: «Nous avons connu la bataille la plus âpre de toutes. Nous n'avons pas oté nos vêtements pendant 17 jours et 17 nuits (...) Les tirs n'ont pas cessé 60 secondes (...) Et à l'arrière-plan, on voyait tous ces morts, ces blessés, ces infirmes. On vivait dans une anxiété terrible à l'idée que la ligne de front lâche.»