Adoption par l'Assemblée législative d'une loi prévoyant la mise sur pied d'une Loterie du Québec
Le gouvernement unioniste dirigé par Maurice Duplessis fait adopter par l'Assemblée législative une loi qui, dans le but d'aider à la diffusion de l'instruction et à la protection de la santé, prévoit la création d'une Loterie du Québec.
Le premier ministre Duplessis défend ce projet de loi en affirmant que «Nous pouvons arrêter l'hémorragie d'argent, qui s'en va chaque année alimenter les loteries étrangères et le canaliser au profit du bien public.» Les libéraux dirigés par George Marler ne voient pas les choses du même oeil et refusent de voter en faveur de la loi. Marler lance même cette pointe à l'endroit du premier ministre : «Je l'ai souvent entendu dire que le seul moyen de s'enrichir, c'est par le travail. Or, il veut, par cette loi, encourager les gens à faire fortune par le jeu et non par le travail. C'est, à mon avis, la répudiation d'un principe que le premier ministre a toujours préché.» Le Code pénal, qui est du ressort du gouvernement fédéral, contient toutefois des dispositions qui restreignant la création des loteries. Elles retarderont la mise sur pied de cette loterie provinciale. Perçue comme une alternative aux loteries étrangères qui «drainent, à chaque année, hors de la province à son détriment, de fortes sommes qui pourraient y être employées», cette loterie provinciale avait, selon le texte de la loi, pour but «de favoriser la diffusion de l'instruction et la protection de la santé, en faveur d'un grand nombre de personnes et de familles qui en sont privées par le manque de ressources financières...»