Présentation du budget provincial par le ministre Yves Séguin

Yves Séguin, homme politique |
Le ministre québécois des Finances, Yves Séguin, présente à l'Assemblée nationale ce qu'il décrit comme «un budget de changement». Il prévoit notamment le maintien du déficit zéro, une réduction du fardeau fiscal des Québécois et une augmentation de l'enveloppe consacrée à la santé, une des priorités énoncées par le gouvernement libéral lors de son élection en avril 2003.
Dans son discours, le ministre s'assure d'informer la population de la situation dont il a hérité lors de son entrée en fonction : «On sait que l'ancien gouvernement nous a laissé une impasse budgétaire importante. Elle s'explique en grande partie par un interventionnisme à outrance et par des investissements publics mal gérés.» De fait, si le budget de la Santé et des Services sociaux est haussé de plus de 1 milliard de dollars, plusieurs autres ministères auront à vivre avec des coupures significatives qui, dans certains cas, excèdent 10 % de leur budget (Relations avec les citoyens et l'Immigration, Relations internationales, Ressources naturelles, Faune et Parcs). Le gouvernement parle également d'un retour de 1 milliard de dollars aux contribuables par l'entremise de baisses d'impôt et de différentes mesures comme des primes au travail et le soutien aux familles moins fortunées. La plupart des analystes s'entendent d'ailleurs pour dire que ce budget cible essentiellement les familles à faibles revenus avec enfants, laissant la classe moyenne sur son appétit. Selon Séguin, il s'agit «d'un effort sans précédent dans l'histoire du Québec pour valoriser le travail et lutter contre la pauvreté». Les partis d'opposition -Parti québécois (PQ), Action démocratique du Québec (ADQ)- ne partagent pas l'enthousiasme du ministre. En plus de relativiser l'importance des baisses d'impôt accordées, ils s'interrogent sur la portée des coupures dans les ministères et sur l'annonce du déficit zéro, mettant en évidence la fragilité des bases sur lesquelles il repose. Plusieurs interrogations subsistent à ce niveau, particulièrement en ce qui a trait à la vente d'actifs du gouvernement qui, selon Séguin, devrait permettre à l'État de récupérer 880 millions de dollars.