Publication d'une lettre ouverte aux catholiques par le cardinal Marc Ouellet
L'archevêque de Québec, Mgr Marc Ouellet, cause une surprise en rendant publique une lettre ouverte intitulée «Pardon pour tout ce mal!» Il y invite les Québécois au dialogue et demande pardon pour certaines fautes commises par l'Église au Québec.
Cette initiative du cardinal Ouellet a un grand retentissement dans la presse québécoise. Reconnaissant les erreurs de l'Église, le primat du Canada déplore que ces fautes aient terni l'image qu'ont plusieurs Québécois de la hiérarchie catholique : «On accorde beaucoup plus d'attention au passif de l'Église qu'à sa contribution active à l'histoire et à la culture québécoises (...) Des erreurs ont été commises qui ont terni l'image de l'Église et pour lesquelles il faut humblement demander pardon. J'invite les pasteurs et les fidèles à chercher avec moi la manière de reconnaître nos erreurs et nos déficiences, afin d'aider notre société à se réconcilier avec son passé chrétien.» Cette lettre est publiée peu de temps après le passage remarqué de Mgr Ouellet aux audiences de la Commission Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnables. Ce mea culpa est accueilli avec un mélange de politesse et de scepticisme. Pour les Orphelins de Duplessis et les homosexuels, ces excuses sont insuffisantes et insatisfaisantes. Même son de cloche à la Fédération des Femmes du Québec (FFQ) qui reconnaît l'importance d'admettre les erreurs passées, mais dénonce l'immobilisme des positions catholiques, notamment en matière de contraception. Pour sa part, l'Association des évêques du Québec (ACEQ), par la voix de son président, Martin Veilleux, ne s'oppose pas au contenu des excuses que Mgr Ouellet a d'ailleurs faites en son nom personnel. Toutefois, l'ACEQ se dissocie du message principal véhiculé par cette lettre ouverte, particulièrement en ce qui a trait au retour de l'enseignement religieux catholique et à l'abandon du nouveau programme d'éthique et de culture religieuse élaboré par le ministère de l'Éducation. En outre, certains voient dans ces excuses une stratégie politique pour raviver le débat sur l'enseignement religieux dans les écoles du Québec.