Tenue d'un vote à la Chambre des communes sur le registre des armes à feu
En se prononçant à une courte majorité pour une motion mettant un terme à l'étude du projet de loi C-391, les parlementaires canadiens interrompent un processus qui aurait pu entraîner l'abolition éventuelle du registre national des armes à feu.
Créé par le gouvernement libéral de Jean Chrétien en 1995, le registre canadien des armes à feu est dans la mire du Parti conservateur de Stephen Harper qui considère celui-ci comme inefficace et trop dispendieux. La députée de Portage-Lisgar, Candice Hoeppner, est la figure de proue du gouvernement dans cette bataille qui divise la Chambre des communes et transcende même les traditionnelles lignes de parti. En effet, si les Conservateurs se disent tous en faveur de l'abolition, alors que le Bloc québécois impose à ses députés de voter pour le maintien, les deux autres grandes formations, le Parti libéral du Canada (PLC) et le Nouveau Parti démocratique (NPD), subissent des déchirements. Bien que leurs chefs favorisent le maintien du registre, certains députés envisagent même, soit par conviction personnelle, soit par désir de ne pas déplaire à leurs électeurs, de voter pour son abolition. Ces votes sont cruciaux pour le gouvernement conservateur qui ne détient pas la majorité des sièges à la Chambre des communes. Un bras de fer s'engage au sein du PLC et du NPD afin de convaincre les récalcitrants de suivre la ligne du parti. Ce mot d'ordre sera suivi au sein du PLC, alors que six néo-démocrates votent avec le gouvernement. Malgré ces appuis, et celui de deux indépendants, le gouvernement conservateur reste à court de la majorité lors d'un vote émotif, tenu le 22 septembre 2010, qui se solde par 153 voix contre 151. Malgré ce recul, le premier ministre Harper s'engage à poursuivre le combat pour l'abolition du registre.