Démission de trois députés du Parti québécois

Pauline Marois, première ministre du Québec |
Le Parti québécois (PQ), qui forme l'opposition officielle à l'Assemblée nationale, perd trois députés parmi les plus influents de son caucus. Lisette Lapointe (Crémazie), Pierre Curzi (Borduas) et Louise Beaudoin (Rosemont) annoncent en effet leur démission pour siéger à titre d'indépendant.
Selon les trois députés, c'est l'«autorité outrancière» de la chef du PQ, Pauline Marois, et de son cabinet qui les pousse à quitter leur formation politique. Ces derniers avouent ne plus se reconnaître au sein du parti, ajoutant que l'enjeu autour du projet de loi 204 a été la goutte qui a fait déborder le vase. Ce projet, déposé par la députée péquiste Agnès Maltais à l'insu des autres membres du caucus, concerne l'entente de principe prise entre le maire de Québec, Régis Labeaume, et l'entreprise Quebecor à propos d'un futur amphithéâtre dans la Capitale nationale. Avec l'adoption de ce projet de loi, l'entente serait à l'abri des dispositions incluses dans la Loi 76 sur la transparence des appels d'offre ainsi que de toute poursuite judiciaire. Les trois députés démissionnaires se refusaient à suivre la ligne de parti que Mme Marois voulait leur imposer pour le vote d'adoption de la Loi 204. Même si celle-ci leur propose à la dernière minute une abstention au vote ou une absence, elle ne peut empêcher Lapointe, Curzi et Beaudoin de quitter le parti. Elle se dit d'ailleurs «renversée» par les propos de ces derniers quant à sa manière de diriger le parti, d'autant plus qu'en avril le PQ avait accordé un vote de confiance de 93% à son chef. D'autres députés songeraient à rejoindre les trois démissionnaires dans le camp des indépendants. De fait, le lendemain, le député de Nicolet-Yamaska, Jean-Martin Aussant, annonce à son tour sa démission, évoquant pour sa part l'incapacité du PQ à faire avancer la cause de la souveraineté.