Tenue d'élections partielles dans les circonscriptions d'Argenteuil et de Lafontaine
Premier rendez-vous électoral depuis le début de la crise étudiante et l'adoption de la Loi 78, les partielles provinciales du 11 juin se soldent par la victoire des libéraux dans Lafontaine et celle du Parti québécois (PQ) dans Argenteuil. À sa première participation à un scrutin, la Coalition avenir Québec (CAQ) termine au troisième rang dans les deux circonscriptions.
Devenue vacante depuis la démission de l'ex-ministre de la Famille Tony Tomassi, en mai 2012, la circonscription de Lafontaine a été représentée par le Parti libéral du Québec (PLQ) de 1966 jusqu'à ce que Tomassi siège comme indépendant, en mai 2010. Malgré une baisse dans les intentions de vote à l'endroit du PLQ, son candidat Marc Tanguay obtient une victoire facile avec plus de 53% des voix. Le PQ se contente pour sa part de 17% des votes alors que la CAQ termine juste derrière avec 16%. Le meilleur espoir de cette jeune formation est la candidature de Mario Laframboise dans Argenteuil. Un ex-député du Bloc québécois élu à quatre reprises à la Chambre des communes entre 2000 et 2011, ce dernier doit toutefois se contenter de 21,4% des voix, ce qui le laisse loin derrière la libérale Lise Proulx (33,4%) et le vainqueur, le péquiste Roland Richer (36,2%). Ce gain du PQ dans ce bastion libéral, représenté par l'ex-ministre du Travail David Whissell entre 1998 et 2011, constitue une certaine surprise. Certains l'attribuent à une réaction populaire face à la gestion gouvernementale de la crise étudiante et à l'adoption de la Loi 78 restreignant le droit de manifester. D'autres pointent du doigt le faible taux de participation - 42,4% dans Argenteuil, 25,6% dans Lafontaine - et relativisent la portée à accorder à ce scrutin. Enfin, le ministre des Finances Raymond Bachand avance de son côté l'hypothèse que la présence de nombreux partis, dont la CAQ, contribue à rendre les résultats électoraux de plus en plus imprévisibles. La tenue d'élections générales pour l'automne est toujours avancée comme une possibilité, mais plusieurs pensent que l'échec libéral dans Argenteuil pourrait bien inciter le premier ministre Jean Charest à revoir cette option.