Dépôt du premier budget du ministre des Finances Nicolas Marceau
Moins de trois mois après son élection, le gouvernement péquiste de Pauline Marois dépose un premier budget. Revenant sur certaines promesses formulées au cours de la campagne, le ministre des Finances Nicolas Marceau annonce, entre autres, une indexation du tarif du bloc patrimonial d'électricité ainsi que le maintien du Fonds des générations.
Depuis son élection du 4 septembre, le gouvernement du Parti québécois garde le cap sur quelques promesses électorales comme le gel des frais de scolarité universitaires ou l'augmentation du nombre de places en garderies. Des modifications sont également apportées à la taxe santé adoptée par le précédent gouvernement libéral. Des entrées inférieures aux prévisions ainsi que des prévisions de croissance modestes amènent toutefois le ministre des Finances à déposer un budget automnal, une pratique plutôt rare. Plusieurs analystes affirment que cette décision est inspirée par la volonté du gouvernement de rassurer le milieu des affaires, rendu inquiet par une détérioration de la situation financière du Québec qui remettrait en question l'atteinte de l'équilibre budgétaire en 2013-2014. Le ministre Nicolas Marceau se veut rassurant à cet égard, promettant de respecter l'échéancier prévu. Il propose un meilleur contrôle des dépenses, dont des compressions dans les sociétés d'État, les immobilisations ainsi que la plupart des ministères. Marceau compte aussi sur de nouvelles entrées provenant de taxes sur le tabac et l'alcool, d'une hausse de la facture d'électricité et d'un alourdissement du fardeau fiscal de ceux qui font plus de 100 000 $. La révision de la politique de redevances des entreprises minières est reportée alors que l'abolition d'une règle sur le prix des médicaments brevetés permettra à l'État de récupérer 150 millions de dollars. À un autre niveau, le Fonds des générations, instauré par le gouvernement libéral afin de contrer la croissance de la dette, est maintenu. Les journalistes et les partis d'opposition ne manquent pas de souligner que plusieurs annonces du ministre vont à l'encontre des engagements pris par le Parti québécois au cours de la récente campagne électorale. La proximité du dernier scrutin et l'absence de chef au Parti libéral rend toutefois peu probable la tenue d'un vote de non confiance, le 4 décembre, qui forcerait un retour aux urnes.