Dépôt d'un projet de loi à Québec sur la création d'un registre des armes à feu
Les principaux partis politiques québécois expriment publiquement leur appui à un projet de loi visant à créer un registre des armes à feu provincial. Cette annonce fait suite à la décision du gouvernement fédéral d'abolir le registre canadien, une décision contestée par le Québec qui souhaite récupérer les données compilées.
Jugé coûteux et inefficace par le gouvernement conservateur de Stephen Harper, le registre des armes à feu fédéral est aboli en 2012. Cette décision est contestée au Québec où ce programme avait de forts appuis, tant au sein des corps policiers que des différents partis politiques. Face à une éventuelle destruction des données recueillies, le gouvernement libéral de Jean Charest réagit en demandant à ce que celles-ci soient récupérées et utilisées dans un registre qui pourrait être mis sur pied au Québec. Ottawa refuse toutefois de répondre à cette exigence. Le différend se retrouve devant les tribunaux où Québec gagne une première manche, avant que le verdict ne soit porté en appel. Le 19 février, le gouvernement péquiste de Pauline Marois exprime sa volonté de déposer un projet de loi créant un registre provincial. Il obligerait chaque propriétaire d'une arme sans restriction à avoir en sa possession un certificat permettant d'utiliser celle-ci. Le lieu d'entreposage devrait également être précisé. Le ministre de la Sécurité publique, Stéphane Bergeron, exprime la position de son gouvernement devant la presse. De façon à démontrer le caractère consensuel de sa démarche, il est alors entouré de représentants des partis d'opposition - Parti libéral du Québec, Coalition Avenir Québec, Québec solidaire - et de porte-paroles des corps policiers et d'autres organismes préoccupés par cette question. Le gouvernement attendra cependant le verdict des tribunaux avant d'étudier le projet de loi devant une commission parlementaire. Un des principaux griefs à l'endroit du registre fédéral, l'importance de ses coûts, est souligné par les journalistes. Le ministre y répond de façon laconique, se contentant de déclarer que le registre québécois pourrait être réalisé pour « quelques millions » de dollars.