Entrée en vigueur d'une réforme de l'assurance-emploi
L'adoption d'une réforme de l'assurance-emploi, dans le cadre du projet de loi omnibus C-38 déposé par le gouvernement conservateur de Stephen Harper en juin 2012, suscite du mécontentement. Cette réforme touche particulièrement les travailleurs saisonniers, entre autres ceux qui oeuvrent dans le tourisme ou les pêcheries.
Selon cette réforme, qui entre en application le 6 janvier 2013, les prestataires concernés doivent dorénavant accepter des « emplois convenables » disponibles à une distance d'une heure ou moins de leur lieu de résidence. Une autre condition qui suscite le mécontentement est celle prévoyant que cet emploi doit être accepté même si le salaire versé ne correspond qu'à 90%, 80% ou même 70%, selon le cas, de celui que lesdits prestataires touchaient auparavant. La ministre fédérale des Ressources humaines, Diane Finley, défend ces mesures en précisant que des dispositions particulières sont prévues pour les chômeurs occasionnels et les travailleurs de longue date. Celle-ci justifie également cette réforme en affirmant qu'elle vise à favoriser l'arrimage entre la main-d'oeuvre disponible et les nombreux emplois qui ne se sont pas occupés. La mobilisation s'organise rapidement. Elle s'exprime avec force dans les régions les plus affectées, comme celles où le travail saisonnier est plus fréquent (les provinces de l'Atlantique, l'Est du Québec). Des manifestations sont mises sur pied par les syndicats et les groupes d'aide aux chômeurs. L'opposition tire aussi à boulets rouges sur le gouvernement qui garde néanmoins le cap. Le gouvernement du Parti québécois, au pouvoir à Québec, exprime également son mécontentement. Il forme même une commission chargée d'examiner cette réforme. Elle est dirigée par l'ex-chef bloquiste Gilles Duceppe et l'ex-ministre péquiste Rita Dionne-Marsolais, ce qui suscite des critiques des partis d'opposition à l'Assemblée nationale qui dénoncent le caractère partisan de ces nominations. D'autre part, les analystes rappellent que les chômeurs qui ne se conformeront pas aux nouvelles exigences perdront leurs prestations, ce qui risque de gonfler le nombre de bénéficiaires de l'aide sociale, un programme de juridiction provinciale. La grogne est également alimentée par une fuite dévoilant que les fonctionnaires fédéraux chargés de prévenir les fraudes sont soumis à des « quotas », leur travail étant en partie évalué à partir des sommes d'argent qu'ils parviennent à récupérer.