Adoption d'une loi spéciale mettant fin à la grève dans la construction
Après deux semaines de conflit, le gouvernement du Parti québécois (PQ) de Pauline Marois fait adopter une loi spéciale forçant le retour au travail des 77 000 travailleurs de la construction dans les secteurs institutionnel, commercial et industriel. Une entente négociée avec les travailleurs du secteur résidentiel avait été conclue la semaine précédente.
Environ 175 000 travailleurs étaient affectés à l'origine par cette grève déclenchée le 17 juin, en pleine période estivale. Malgré le ralentissement économique occasionné et les inquiétudes suscitées par ce retard dans les constructions, la ministre du Travail, Agnès Maltais, rappelle rapidement sa volonté à ce que les parties en arrivent à une entente négociée. Patrons et négociateurs syndicaux reconnaissent toutefois qu'un écart les sépare sur l'enjeu salarial ainsi que sur diverses clauses (rémunération des heures supplémentaires, horaire, mobilité de la main-d'oeuvre). Une entente est conclue avec les travailleurs de la voirie et du génie civil, le 25 juin, puis c'est au tour de ceux du secteur résidentiel d'accepter les conditions proposées et de retourner sur les chantiers le 26 juin. L'impasse persistant dans les secteurs institutionnel, commercial et industriel, le gouvernement convoque les parlementaires le 30 juin afin d'adopter une loi spéciale. Les partis divergent quant à ses modalités. Le PQ souhaite une entente prévoyant des hausses salariales de 8,65% sur 4 ans avec un prolongement des autres dispositions de la convention collective en vigueur jusqu'en 2017. Le Parti libéral du Québec (PLQ) et la Coalition Avenir Québec (CAQ) préfèrent pour leur part que la loi ne s'applique que pour un an, avec une augmentation de 2%, et que les parties profitent du délai pour négocier le contenu du prochain contrat. Le PQ étant minoritaire, c'est cette proposition qui est adoptée. Bien que déçu, le porte-parole de l'Alliance syndicale, Yves Ouellet, affirme que ses membres respecteront la loi. Il s'interroge toutefois sur la brièveté du délai d'un an et craint que, si les négociations achoppent, les deux parties se retrouveront au même point au bout de cette échéance.