Entente de principe commerciale historique entre le Canada et l'Union européenne
Le premier ministre canadien Stephen Harper et le président de la Commission européenne, Jose Manuel Barroso, sont réunis à Bruxelles, en Belgique, afin de signer une entente commerciale historique. Si elle est ratifiée, elle éliminera presque totalement les tarifs douaniers sur les exportations entre le Canada et l'Union européenne.
Le premier ministre Harper qualifie de « gain historique pour le Canada » cette entente de principe, souhaitée par certains depuis longtemps, qui est l'aboutissement de quatre années de négociations. Advenant sa ratification, celle-ci prévoit la suppression de la presque totalité des tarifs douaniers entre le Canada et l'Union européenne (UE), un marché d'environ un demi-milliard de consommateurs. Des retombées économiques de plusieurs milliards de dollars sont escomptées ainsi que la création de dizaines de milliers d'emplois au Canada. Le gouvernement québécois, les partis d'opposition, tant à Québec qu'à Ottawa, ainsi que les milieux d'affaires se réjouissent de la signature de cet Accord économique et commercial global (AECG) dont un des plus ardents promoteurs a été l'ex-premier ministre Jean Charest. Des avantages sont espérés au Québec qui compte pour 35% des exportations canadiennes avec l'UE. On évoque aussi la possibilité que le Canada serve de porte entrée aux États-Unis pour des entreprises européennes, quoique des négociations sont également en cours entre Américains et Européens sur une entente commerciale d'envergure. D'autres volets touchés par l'AECG sont la reconnaissance professionnelle réciproque et l'élimination des limites à l'accès aux appels d'offre publics. Le secteur qui suscite les plus fortes réactions est celui de l'agriculture. Les Européens s'inquiètent d'une éventuelle invasion des viandes en provenance du Canada, alors que les producteurs québécois regardent avec crainte une entrée plus significative des fromages européens. Le gouvernement envisage à cet égard de verser des compensations pendant une phase transitoire. Avant d'entrer en vigueur, cette entente de principe devra être ratifiée par le Parlement canadien et ceux des provinces, ce qui ne devrait pas poser problème, ainsi que les législatures des 28 pays de l'UE et par Bruxelles, ce qui pourrait s'avérer plus compliqué.