Fin de la mission canadienne en Afghanistan

Après un engagement de plus d'une décennie, les troupes canadiennes quittent l'Afghanistan et rentrent au pays. Ce désengagement survient trois ans après son annonce par le premier ministre Stephen Harper.

Les attentats terroristes du 11 septembre 2001 aux États-Unis entraînent une intervention occidentale en Afghanistan, pays où seraient terrés les dirigeants d'al-Qaïda, les responsables de ces attentats. Des troupes canadiennes se retrouvent rapidement dans le feu de l'action. Au fil des ans, leur présence se concentre surtout dans la capitale Kaboul et la province rurale de Kandahar, dans la partie sud du pays. En 2006, environ 2 500 Canadiens sont déployés, soit un des contingents les plus importants parmi les pays impliqués. Ils jouent un rôle de premier plan, parfois même de commandement, participant à différentes opérations et contribuant à former les Afghans afin qu'ils puissent éventuellement assurer leur défense contre les talibans, des islamistes qui contrôlent une partie du pays. La présence occidentale vise aussi à rétablir des institutions politiques stables et à améliorer le quotidien de la population afghane. Les conflits, qui s'éternisent, ainsi que le nombre de blessés et de morts canadiens, suscitent cependant des inquiétudes croissantes au Canada. En 2008, un débat national porte sur la pertinence de prolonger la mission au-delà de 2008, décision que le gouvernement conservateur de Stephen Harper fait adopter avec l'appui des libéraux. Toutefois, les Canadiens ne sont plus engagés dans les combats à partir de 2011. Leur mission est désormais centrée sur l'éducation et la santé, la sécurité, la diplomatie régionale et l'aide humanitaire. Annoncé pour 2014, le départ des troupes se fait graduellement à partir de 2013. Les derniers soldats rentrent au pays à la mi-mars 2014, après une intervention de plus d'une décennie qui aura coûté, selon le gouvernement, une dizaine de milliards de dollars (cette somme est toutefois considérée plus élevée selon d'autres estimations). De plus, elle a fait 158 morts chez les militaires ainsi que des centaines de blessés.