Élection du Parti libéral du Québec de Philippe Couillard à l'Assemblée nationale du Québec
Les libéraux de Philippe Couillard remportent les élections générales du 7 avril 2014 avec 41,5% des voix. Ils font élire 70 députés à l'Assemblée nationale contre 30 pour leur plus proche rival, le Parti québécois (PQ) de Pauline Marois.
Après seulement 18 mois à la tête d'un gouvernement péquiste minoritaire, la première ministre Pauline Marois convie les Québécois aux urnes prématurément. Le PQ veut profiter d'une embellie dans les sondages que plusieurs analystes attribuent à sa proposition de Charte sur la laïcité balisant les pratiques d'accommodements raisonnables ainsi que le port de signes religieux pour les employés de l'État. Dès le début de la campagne, déclenchée le 5 mars 2014, le Parti libéral du Québec (PLQ), dirigé par un nouveau chef, l'ex-ministre de la Santé Philippe Couillard, effectue toutefois un rattrapage. Il prend même l'avance dans les sondages, malgré l'annonce surprise de la candidature de l'homme d'affaires Pierre Karl Péladeau du côté du PQ. Cette nouvelle semble même profiter au PLQ qui tire avantage de la profession de foi souverainiste de ce dernier pour insister sur la menace d'un autre référendum advenant une victoire péquiste. Dans l'ombre de ces deux partis, la Coalition Avenir Québec (CAQ) de François Legault, qui a fait élire 19 députés en 2012, peine à faire avancer son message centré autour d'un nécessaire ménage dans les dépenses publiques. La formation de gauche Québec solidaire (QS), dirigée par Françoise David, semble pour sa part en progression dans les sondages. Le 7 avril, c'est toutefois le PLQ qui obtient la faveur des Québécois, récoltant 41,5% des voix et 70 sièges. L'envergure de cette victoire étonne quelque peu, de même que la déconfiture du PQ qui doit se contenter de 30 députés et 25,4% des votes, un creux historique depuis la première participation électorale des péquistes, en 1970. Même la première ministre sortante, Pauline Marois, est défaite dans sa circonscription de Charlevoix-Côte-de-Beaupré. Pour sa part, la CAQ effectue un redressement de fin de campagne qui lui permet de faire élire 22 députés, trois de plus qu'en 2012. Enfin, QS réussit également à augmenter sa députation, la victoire de Manon Massé dans Sainte-Marie-Saint-Jacques lui procurant un troisième siège, contre deux en 2012, à l'Assemblée nationale. Au lendemain du scrutin, les spéculations entourent la composition du cabinet du futur gouvernement libéral, mais elles portent aussi sur l'avenir du PQ qui, avec l'annonce de la démission de Pauline Marois, devra se pencher sur le choix d'un nouveau chef.