Élection de Mario Beaulieu au poste de chef du Bloc québécois
En récoltant 53,5% des appuis des militants, Mario Beaulieu est élu chef du Bloc québécois (BQ). D'entrée de jeu, cet ex-président de la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB), âgé de 54 ans, tient un discours vigoureux, s'engageant à faire de sa formation le « moteur de la relance du mouvement indépendantiste ».
Évoquant des raisons de santé, Daniel Paillé quitte en décembre 2013 la direction du BQ qu'il occupait depuis deux ans. Il avait lui-même succédé à Gilles Duceppe, qui était à la tête du parti lors des élections générales de mai 2011. À ce moment, le BQ n'avait fait élire que quatre députés, de loin le pire résultat de sa jeune histoire. Une course au leadership s'organise après l'annonce de Paillé. Un des candidats est André Bellavance. Député de Richmond-Arthabaska depuis 2004, celui-ci est le leader parlementaire du BQ. Il en est également le chef intérimaire à partir de décembre 2013. Son adversaire est Mario Beaulieu. Avantageusement connu dans les milieux nationalistes - il a dirigé la SSJB et le Mouvement Québec français - , celui-ci est considéré comme le négligé, Bellavance ayant l'appui des trois autres députés bloquistes et de plusieurs présidents d'associations de comté. Le 14 juin, Beaulieu remporte toutefois la victoire avec 53,5% des voix. Dans son premier discours comme chef, il fait une vibrante profession de foi indépendantiste, promettant de replacer la souveraineté au coeur du discours du BQ. Il affirme aussi que « le temps de l'attente et du défaitisme est terminé », des mots qui font réagir un de ses prédécesseurs, Gilles Duceppe. Qualifiant l'affirmation du nouveau chef de « démagogie » et de « mensonge », Duceppe exprime également de fortes réticences face à un autre passage de ce discours, « nous vaincrons », qui rappelle un slogan du Front de libération du Québec. Mario Beaulieu nuancera son propos par la suite. En tout, 58% des militants du BQ se sont prononcés lors de ce vote qui a été effectué par téléphone. Le défi de cette formation consiste maintenant à se préparer pour les prochaines élections fédérales, prévues pour l'automne 2015. Selon les analystes, ce travail, à la lumière des sondages indiquant une baisse d'intérêt pour l'option souverainiste, s'annonce difficile.