Adoption à la Chambre des communes d'une motion sur une mission de combat canadienne contre l'État islamique
À l'image des États-Unis et d'autres pays, le Canada accroît son intervention contre l'État islamique, actif en Irak et en Syrie. Il enverra des avions de chasse Cf-18 et d'autres appareils de surveillance en mission pour une durée maximale de 60 jours, mais aucune action terrestre n'est envisagée.
L'État islamique (EI) est une organisation djihadiste armée qui occupe une part importante du nord de l'Irak et de l'est de la Syrie où ses dirigeants proclament un califat en juin 2014. L'EI n'est pas reconnu sur la scène internationale, mais il continue de progresser et d'accroître son influence, incitant des pays à réagir. C'est le cas des États-Unis et d'autres pays, comme le Royaume-Uni et la France. Des conseillers militaires sont déployés et des frappes aériennes se multiplient. La pression de participer à cette initiative s'accentue sur le gouvernement canadien, dirigé par les conservateurs de Stephen Harper. Elle vient notamment des États-Unis, mais aussi d'une indignation croissante dans la population à la suite d'exécutions filmées de civils occidentaux par l'EI. Des menaces sont également proférées par l'EI à l'endroit des Canadiens. Une motion est déposée devant la Chambre des communes. Elle propose une mission de combat d'une durée maximale de 6 mois, impliquant des avions de chasse CF-18 ainsi que d'autres appareils de surveillance. À la soixantaine de conseillers canadiens déjà en place, appuyant les troupes irakiennes, se joindraient environ 600 autres militaires impliqués dans ces missions. La motion fait l'objet d'un débat en octobre. Les néo-démocrates de Thomas Mulcair et les libéraux de Justin Trudeau s'opposent à cette motion, demandant davantage de détails et redoutant un enlisement. Mulcair propose plutôt un rôle humanitaire pour le Canada. Dans les grandes lignes, Trudeau abonde dans le même sens. Ils ont l'appui de leurs députés ainsi que celui de l'ex-premier ministre Jean Chrétien qui intervient dans les journaux. Seul le libéral Irwin Cotler s'abstient. En revanche, d'autres politiques comme le sénateur Roméo Dallaire, un lieutenant-général à la retraite, plaident pour une intensification de l'action contre l'EI incluant même une intervention au sol. Fort de sa majorité, le gouvernement conservateur fait adopter la motion le 7 octobre à 157 voix contre 134.