Nomination de Michaëlle Jean au poste de secrétaire générale de l'Organisation internationale de la Francophonie
Après avoir occupé le poste de secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) depuis 2003, le Sénégalais Abdou Diouf quitte ses fonctions. Son successeur est Michaëlle Jean, une Canadienne de 57 ans qui a été gouverneur général du Canada de 2005 à 2010.
Le XVe Sommet de l'OIF se déroule à Dakar, au Sénégal, sous le thème « Femmes et jeunes en Francophonie : vecteurs de paix, acteurs de développement ». En plus des différents sujets à l'agenda, l'OIF, qui regroupe 80 pays, dont 23 qui n'ont que le statut d'observateur, doit aussi trouver un successeur au secrétaire général Abdou Diouf. Celui-ci quitte ses fonctions après 11 ans. Plusieurs candidats sont considérés, dont la Canadienne Michaëlle Jean, l'ex-président burundais Pierre Buyoya, le Congolais Henri Lopes, l'ex-premier ministre mauricien Jean-Claude de l'Estrac et l'ex-ministre de la Guinée équatoriale, Augustin Nze Nfumu. Mme Jean semble partir avec une longueur de retard puisque les deux seuls secrétaires généraux de l'OIF, Diouf et son prédécesseur Boutros Boutros-Ghali, sont Africains, comme le veut une règle non-écrite de cette organisation. La diplomatie de son pays se range toutefois derrière celle qui a été chef d'État du Canada de 2005 à 2010. De plus, les Africains peinent à se rallier derrière un des quatre candidats du continent noir. Les jeux de coulisses s'étirent jusqu'à l'après-midi du 30 novembre. L'influence du président français François Hollande joue un rôle important dans la sélection de Michaëlle Jean qui se fait sans qu'un vote soit nécessaire. Des observateurs parlent d'elle comme d'une « candidate de compromis », alors que la principale intéressée se décrit plutôt comme un choix consensuel. D'origine haïtienne, Michaëlle Jean est la première femme et la première non-Africaine à occuper le poste de secrétaire générale de l'OIF. Son arrivée signifie que le diplomate québécois Clément Duhaime quittera le poste stratégique d'administrateur, le numéro deux de l'OIF, et qu'un Africain lui succédera. La déclaration de Dakar, qui comprend 48 articles et 9 propositions, annonce un agenda chargé pour la nouvelle secrétaire générale qui se promet d'être particulièrement active auprès des femmes et des enfants.